Trente-deux (32) personnes, dont 30 policiers, ont été blessées dans des heurts ayant opposé mercredi les forces de l'ordre à des manifestants qui tentaient d'envahir le district régional de la sûreté nationale à Siliana, une ville située à 150 km au sud-ouest de Tunis, a-t-on indiqué de sources sécuritaires et hospitalière. Des manifestants ont jeté des pierres sur les forces sécuritaires endommageant 10 fourgons de police et provoquant des blessures légères à des policiers, a rapporté l'agence de presse tunisienne TAP citant une source sécuritaire. Selon une source hospitalière, "32 personnes dont 30 policiers ont été légèrement blessées dans les violences mercredi à Siliana". La TAP faisait mercredi soir état de "17 policiers légèrement blessés". L'agence a en outre indiqué que les forces de sécurité ont pourchassé les manifestants jusque dans les quartiers de la ville en usant de gaz lacrymogène. "La situation est sous contrôle", a affirmé la source sécuritaire. La ville de Siliana a observé mercredi une grève générale en commémoration du soulèvement des habitants de la région en novembre 2012 pour revendiquer le droit à un développement équitable. Outre Siliana, des violences ont éclaté à Gafsa (centre), région minière très pauvre où les bureaux du parti islamiste Ennahda au pouvoir ont été incendiés. L'économie tunisienne est minée par les conflits sociaux à répétition, l'essor de violences et l'absence d'institutions pérennes depuis près de trois ans. Ce contexte est aggravé par une crise politique qui paralyse le fonctionnement du pays, notamment depuis l'assassinat en juillet d'un opposant. Le gouvernement, dirigé par le parti d'Ennahda, s'est engagé fin octobre à démissionner pour résoudre l'impasse, mais il est toujours en place, pouvoir et opposants ne parvenant pas à s'entendre sur le nom d'un Premier ministre indépendant.