Le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA) a exprimé mardi sa forte préoccupation après les incidents meurtriers qui se sont produits à Boali, à 95 kilomètres de la capitale Bangui, où plusieurs personnes ont étés tuées par des groupes armés. Au moins 12 morts et 30 blessés ont été signalés, parmi lesquels des enfants, ''portant la marque de la violence aveugle et de la stigmatisation communautaire'', a indiqué cette instance onusienne. Le Bureau se dit préoccupé par le climat de violence accrue dont il n'a cessé de dénoncer les risques qu'il fait courir sur la RCA. Aussi, il a exhorté les autorités de transition à faire preuve de la plus grande retenue, en vertu de leur obligation de protéger les populations et à faire traduire en justice les auteurs de tous les actes de violence. Le BINUCA saisit cette occasion pour réitérer l'urgence de mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, les dispositions de la résolution 2121 du Conseil de Sécurité, qui exige que tous les éléments de la Séléka et des autres groupes armés déposent immédiatement les armes et les prient de prendre part aux processus de désarmement, de démobilisation, de réintégration, de réinstallation et de rapatriement. A rappeler qu'en décembre 2012, la coalition rebelle de la Séléka a lancé une série d'attaques, pris le contrôle de plusieurs villes clés du pays avant d'accepter d'entamer des pourparlers de paix sous les auspices de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). Conclu en janvier 2013 par le gouvernement et les trois principales formations rebelles de la Séléka, l'Accord de Libreville aide à rétablir une certaine stabilité nationale. Mais les combats ont repris à la mi-mars 2013 et les forces de la Séléka se sont empares de Bangui et chassé du pouvoir François Bozizé. Michel Djotodia se déclara alors Président de la République, annonça des élections au plus tard d'ici trois ans tout en maintenant à son poste le Premier ministre Nicolas Tiangaye, issu de l'Accord de Libreville. Au titre de cet Accord et de la Déclaration de N'Djamena en date du 18 avril 2013, des institutions de transition sont mises en place. La RCA reste toutefois minée par une crise humanitaire qui touche l'ensemble de la population, 4,6 millions de personnes, et les signalements de violations graves des droits de l'homme s'y multiplient, notamment de violences interconfessionnelles entre musulmans et chrétiens. La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, avait lancé, il y a quelques jours, une mise en garde contre le cycle d'attaques et de représailles qui risque de faire basculer la République centrafricain dans un nouveau conflit meurtrier.