Des participants au lancement de l'initiative "lutter contre la violence à l'égard des enfants", organisée par l'UNICEF, ont souligné lundi à Alger la nécessité de rendre cet acte de violence "visible" au sein de la société pour mieux prendre en charge ce phénomène qui compromet l'avenir des enfants. La représentante du ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition féminine, Khadidja Ladjel, qui intervenait sur la violence sexuelle et domestiques à l'encontre des enfants, a souligné la nécessité de prendre en charge "sérieusement" ce phénomène social avant qu'il ne prenne de l'ampleur. "Cette violence exercée à l'encontre des enfants nous impose le devoir d'avoir le courage de dénoncer les auteurs et d'agir en tant que citoyens", a-t-elle plaidé, précisant qu'il "est urgent" d'agir pour endiguer ce fléau. Le président du réseau "NADA" pour la protection de l'enfance, Abderahmane Arar, a relevé pour sa part que les violences sexuelles sont les "plus difficiles" à gérer, précisant que "cet acte indigne touche directement la dignité humaine". De son côté, la présidente du réseau "Wassila", Wassila Chitour, a indiqué que les actes sexuels contre les enfants sont "bouleversants" et aux conséquences "ravageuses", relevant que "plus de 80% des enfants ont été victimes de leurs proches". Pour la présidente du centre d'information sur les droits des enfants et des femmes (CIDDEF), Nadia Aït Zaï, le cadre législatif protégeant l'enfant contre toutes les formes de violence "souffre de non application". "Le code pénal prévoit des sanctions et caractérise même les formes de violence, mais dans la plupart des cas, les sanctions ne répondent pas aux préoccupations de la société civile qui les jugent insuffisantes", a-t-elle estimé. S'agissant de la violence en milieu scolaire, la représentante du ministère de l'Education nationale, Tassadite Saheb, a fait remarquer que les cas de violence qui se produisent à l'école "sont la conséquence logique des différentes formes de violence existant dans la cellule familiale et dans la société". Elle a précisé que le ministère de l'éducation nationale "suit de très près les violences que subiront éventuellement les enfants et les directeurs des établissements ont été instruits pour appliquer la loi dans toute sa rigueur". Pour sa part, le chargé de l'éducation à l'UNICEF, Mohamed Khan, a indiqué qu'il s'agit d'un phénomène mondial qui ne concerne pas uniquement l'Algérie.