Le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh a affirmé, mardi à Alger, que Abdelmoumène Khalifa "devrait être remis par les autorités britanniques à l'Algérie avant le 31 décembre 2013". Dans une déclaration à la presse en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Louh a souligné que "conformément aux procédures judiciaires du Royaume uni, l'extradition de Abdelmoumène Khalifa devrait intervenir avant le 31 décembre 2013, sauf appel auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme". "Les délais prévus par la loi britannique ainsi que les recours ont tous été épuisés", a précisé le ministre, ajoutant que "dans le cadre des procédures prévues par les lois du Royaume unis, l'extradition de Abdelmoumène Khalifa devrait se faire avant la fin de l'année". Le ministre britannique de l'Intérieur avait ordonné l'extradition de Abdelmoumène Rafik Khalifa et sa remise aux autorités algériennes. Cette décision faisait suite au jugement du 25 juin 2009 par lequel le tribunal de Westminster (Londres) avait émis un avis favorable à l'extradition de Khalifa vers l'Algérie. Abdelmoumène Rafik Khalifa avait, par la suite, introduit devant la Cour suprême (High Court) un recours contre la décision de son extradition. La demande algérienne pour l'extradition de Khalifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Khalifa figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. Abdelmoumène Rafik Khalifa avait été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El Khalifa Bank. Il s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003 et fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert fin 2003 une information judiciaire pour "abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée".