La reprise des cours dimanche, après les vacances d'hiver, s'est déroulée normalement dans les différents établissements scolaires de Ghardaïa, ville récemment perturbée par des échauffourées entre jeunes, a constaté un journaliste de l'APS. Les 24 établissements scolaires, de la commune de Ghardaïa, ont ouvert leurs portes pour recevoir près de 12.000 élèves inscrits. Seuls les élèves résidents et circonscrits dans les quartiers du ksar Ghardaïa, Bab El-Haddad, El-Ghaba et Salem Ouaissa ont répondu à l'appel du boycott des cours, décidé pas la communauté ibadite. Le boycott des cours représente sur l'ensemble de la wilaya 20%, ont indiqué les services de l'éducation de la wilaya. Pour ce qui est des commerces, la majorité des commerçants du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa ont levé leurs rideaux dans les différents quartiers de la ville où règne le calme, à la faveur d'un dispositif de sécurité renforcé autour des établissements scolaires et des points névralgiques de la ville. Du reste, les transports (publics et privés) assurent leurs liaisons habituelles et la population locale vaque à ses occupations quotidiennes le plus normalement. Certains quartiers de Ghardaïa avaient connu, la fin de l'année 2013, des échauffourées nocturnes entre des groupes de jeunes du quartier de Souk et de Hay el-Moudjahidine, au centre-ville de Ghardaïa, qui se sont étendues ensuite au quartier Hadj Messaoud. Les jeunes ont utilisé divers produits inflammables durant ces échauffourées, avant que le calme ne soit rétabli après l'intervention des brigades anti-émeutes. Ces évènements, marqués également par des attaques contre les forces de sécurité déployées pour rétablir l'ordre, ont fait plusieurs blessés, notamment parmi les policiers et les jeunes, selon une source hospitalière locale. Une centaine de locaux, à usage d'habitation ou commercial, ont été saccagés et dévalisés avant d'être incendiés, selon un bilan provisoire. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, rappelle-t-on, avait reçu jeudi a Alger, une délégation des représentants des deux communautés, Ibadite et Malékite, de la ville de Ghardaïa afin de mettre fin aux tensions qu'a connues cette wilaya ces dernières semaines. Plusieurs décisions ont été prises à l'issue de cette réunion pour permettre le retour au calme et à la quiétude, notamment la création au niveau des communes touchées d'un conseil de sages, un "espace d'arbitrage et de conciliation" sur la base de la "coexistence harmonieuse et pacifique" ancestrale qui a toujours prévalu dans cette wilaya. Il a été également décidé la distribution "équitable et équilibrée" de 30.000 lots de terrain destinés à l'auto-construction, à travers l'ensemble des communes de la wilaya. Par ailleurs, le gouvernement a chargé le ministère de la Solidarité nationale d'examiner les différentes aides à apporter aux victimes de ces derniers incidents, notamment ceux dont les demeures ont été touchées. A cette occasion, le Premier ministre a invité les représentants de cette wilaya "à regarder vers l'avenir et à oublier le passé", appelant toutes les forces vives "à œuvrer à la restauration de la sécurité et de la sérénité" dans les différentes communes de Ghardaïa. Cette réunion est intervenue au lendemain de l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui avait souligné lors du dernier Conseil des ministres, la nécessité de faire prévaloir les valeurs de tolérance, de concorde et de dialogue à Ghardaïa pour mettre fin aux évènements qu'a connus cette wilaya. Le chef de l'Etat avait instruit le gouvernement "de poursuivre la démarche en cours à l'effet d'apporter les solutions appropriées auxquelles aspirent les citoyens de cette wilaya pour ramener la sérénité et la quiétude afin de préserver son développement harmonieux sur les plans économique, social et culturel".