La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a rendu un hommage appuyé à l'artiste "généreux et raffiné" qu'a été M'Hamed Benguettaf, disparu dimanche soir à Alger à l'âge de soixante-quinze ans, en soulignant son legs au 4ème art algérien à travers ses créations et son travail dans des institutions et des manifestations culturelles en Algérie. Dans un message de condoléances diffusé lundi, la ministre a fait part de son "immense tristesse" devant la perte d'un homme "lettré et inspiré" qui a, rappelle-t-elle, "voué sa vie aux arts et métiers de la scène" comme comédien, auteur et metteur en scène dans les répertoires national, arabe, africain et universel. Pour Khalida Toumi, la famille du théâtre "se souviendra de ce qu'elle doit" à M'Hamed Benguettaf qui a, dit-elle, offert au public algérien "pendant près d'un demi siècle, beauté, connaissance et émotion" en écrivain, interprétant, adaptant ou traduisant plus de 80 pièces de théâtre". Après avoir connu la "consécration" en tant que dramaturge, poursuit-elle, le défunt s'était attelé avec "brio" à diriger le Théâtre national algérien (TNA) en 2003 puis des départements de théâtre de manifestation culturelles d'envergure comme "Alger, capitale de la culture arabe" (2007) ou encore "Le deuxième festival panafricain d'Alger" (2009). Avant sa disparition, M'Hamed Benguettaf avait également "apporté son concours" au programme de théâtre de "Constantine, capitale de la culture arabe 2015" a dit la ministre. Evoquant son rôle dans la promotion des jeunes talents, Khalida Toumi a, par ailleurs, relevé "l'étendue et la capacité du don de soi" dont faisait preuve le défunt, dans l'unique but de "d'assurer à notre pays une relève digne de l'histoire du théâtre algérien". Les qualités humaines du défunt témoignent, au-delà de "son génie et de son talent", de "son amour absolu de l'Algérie (...) et de son engagement total au service du théâtre et de ses gens", a-t-elle souligné. Né le 20 décembre 1939 à Hussein Dey (Alger), M'hamed Benguettaf intègre la Radio algérienne en 1963 avant de se lancer dans le 4ème art en tant qu'auteur et adaptateur au Théâtre national algérien entre 1966 et 1989. En 1990, il fonde la compagnie "Masrah El Kalâa"(Théâtre de la Citadelle) avec, entre autres, le dramaturge Ziani Cherif Ayad avant de diriger le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi à partir de 2003. Auteur de nombreuses pièces de théâtre comme "Djeha et les gens"(1980), "Arrêt fixe" (1995) ou encore "Fatma" (1998), M'Hamed Benguettaf s'était également illustré en tant que comédien en interprétant des rôles dans des œuvres de dramaturges algériens (Kateb Yacine, Ould Abderrahmane Kaki...) ou du répertoire universel comme Shakespeare, Molière ou Brecht.