Les "Amis de la Syrie" et l'opposition syrienne ont convenu dimanche lors d'une réunion à Paris que le président Bachar al-Assad n'avait "pas d'avenir" en Syrie, a affirmé le président de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, sans clarifier la question de la participation de l'opposition à la conférence de paix. "Nous sommes tous d'accord pour dire qu'il n'y a pas d'avenir pour Bachar al-Assad et pour sa famille en Syrie. Son départ est inexorable", a souligné M. Jarba, à l'issue de la réunion tenue dans la journée à Paris. "Ce fait bénéficie de l'unanimité claire et nette du groupe des Amis de la Syrie", a-t-il ajouté, qualifiant le moment de "tournant historique" et d'"étape importante sur la route qui mène au départ du régime en place". Les ministres des Affaires étrangères des Onze membres du groupe des Amis de la Syrie (Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, France, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Egypte, Jordanie, Etats-Unis, Turquie) ont exhorté tout au long de la réunion leurs interlocuteurs syriens à participer à la conférence de paix dite Genève II. "Nous avons expliqué encore et encore aux représentants de l'opposition que le fait de ne pas prendre part à la conférence contribuerait à un échec des discussions ou les empêcherait d'avoir lieu. J'espère que nous avons réussi à les convaincre", a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. "Il importe que Genève II se réunisse. Il n'y a pas d'autre solution au drame syrien que la solution politique", a insisté pour sa part le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, alors que dans leur déclaration finale, les Onze demandent "instamment" à la Coalition de se rendre en Suisse, où s'organisera la conférence dans une dizaine de jours. Quarante-huit heures de débats houleux à Istanbul cette semaine n'ont pas permis à la Coalition de l'opposition syrienne de prendre une décision sur sa participation. Elle doit à nouveau se réunir le 17 janvier. Contrairement à l'opposition syrienne, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, a réaffirmé dimanche que le gouvernement syrien prendrait part à Genève II. Le Gouvernement syrien a également affirmé auparavant que Damas n'ira pas à Genève "pour remettre le pouvoir à qui que ce soit ni faire de transactions avec qui que soit" et qu'il revient à Bachar al-Assad de mener la transition, en cas d'accord en Suisse. L'objectif de Genève II, défini par l'ONU, est de discuter d'un processus de transition politique avec la formation d'un gouvernement provisoire, composé de membres du gouvernement syrien et de l'opposition, doté des pleins pouvoirs exécutifs. Par ailleurs, d'intenses échanges diplomatiques sur le processus de paix au Proche-Orient étaient aussi prévus dimanche et lundi à Paris. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, doit rencontrer lundi son homologue russe Sergueï Lavrov, avec au menu la participation éventuelle à Genève-2 de l'Iran qui n'a pas été invité par l'ONU. L'Iran, allié de Damas, prédit un échec des pourparlers s'il n'y assiste pas.