Le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba a annoncé son intention de se rendre en Russie, alliée du président Bachar al-Assad, dans une interview à l'agence koweïtienne Kuna publiée lundi. "J'ai reçu une invitation du ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov, qui m'a été transmise par son adjoint il y a une vingtaine de jours", a déclaré M. Jarba. "J'ai accepté l'invitation mais je n'ai pas pu aller à Moscou en raison d'autres engagements. Je vais visiter Moscou pour convaincre les responsables russes que leur intérêt est d'être avec le peuple syrien et non avec le régime", a ajouté le chef de l'opposition syrienne lors de sa première visite au Koweït. Il n'a pas cependant pas fixé de date pour cette visite, ni précisé si elle aurait lieu avant ou après la conférence de paix de Genève fixée au 22 janvier. Le 17 novembre, Monzer Aqbiq, un conseiller de M. Jarba, avait évoqué l'intention de ce dernier de se rendre en Russie. Cette visite était prévue du 18 au 21 novembre, mais M. Jarba y avait renoncé en raison de la présence à Moscou à ces dates d'une délégation du régime syrien. Dans l'entretien à Kuna, M. Jarba a rappelé que la Coalition de l'opposition avait décidé de participer à la conférence de paix dite "Genève-2", mais en posant des conditions, dont la première reste que le président Bachar al-Assad n'ait plus aucun rôle en Syrie. "Genève-2 doit être limitée dans le temps. Elle doit conduire à un gouvernement de transition avec le pouvoir exécutif, le contrôle de la sécurité, de l'armée et des renseignements ainsi que de la justice hors des mains de Bachar al-Assad, qui ne doit pas avoir de rôle dans la période de transition", a affirmé M. Jarba. Le régime syrien assure au contraire que M. Assad devrait conduire cette transition. L'un des leaders de la coalition, le chef du Conseil national syrien George Sabra, a déclaré dimanche que la décision finale de l'opposition d'aller ou non à la conférence de Genève serait prise lors d'une réunion à Istanbul à la mi-décembre. Genève-2 est destinée à trouver une solution politique au conflit syrien qui a fait 126.000 morts selon une ONG syrienne et quelque 7 millions de réfugiés et de déplacés syriens selon l'ONU.