Au moins 73 personnes ont été tuées dans une série d'attentats mercredi en Irak, où les violences meurtrières se multiplient à l'approche des élections prévues en avril, selon des sources de sécurité. Au moins 37 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans l'explosion d'au moins neuf voitures piégées à Baghdad, en particulier dans un marché bondé du quartier al-Chaab (nord) et devant un restaurant très fréquenté rue Sanaa, selon des responsables médicaux et de la sécurité. L'attentat de la rue Sanaa a fait trois morts. A Bohroz, au nord-est de la capitale, au moins 16 personnes ont été tuées et 20 autres blessées quand un homme a actionné sa ceinture d'explosifs au milieu des funérailles d'un membre des milices "Sahwa" qui combattent le réseau terroriste Al-Qaïda, selon un officier de police et des sources médicales. Et dans le nord du pays, treize personnes dont neuf soldats ont été tuées dans et autour de Mossoul et 7 employés d'une fabrique de brique ont été assassinés par des insurgés à Moqdadiyah, également au nord de la capitale. Parallèlement, les combats se poursuivaient par intermittence à Al-Anbar, où des éléments armés de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, lié à Al-Qaïda) et des insurgés tribaux anti-gouvernementaux contrôlent depuis début janvier la ville de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Baghdad, et plusieurs secteurs de Ramadi, 40 km plus à l'ouest. Mercredi, des insurgés d'Al-Qaïda gagnaient du terrain, la police ayant abandonné ses postes dans deux zones clés, selon des responsables et des témoins. A Ramadi, les insurgés ont de nouveau repris le quartier de Malaab, après s'être emparés du commissariat. Dans ce contexte, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a appelé à une action internationale coordonnée contre Al-Qaïda et ses filiales. "Cela pourrait prendre du temps", a-t-il prévenu dans une allocution télévisée, "mais (...) rester silencieux conduirait à des sous-Etats créant des problèmes pour la sécurité de la région et du monde". Il a également appelé à "une position forte contre les pays qui soutiennent (les insurgés) et à tarir les ressources des terroristes".