Au moins 30 personnes ont été tuées hier dans plusieurs villes en Irak, et dix-neuf corps de personnes tuées par balles ont été découverts à Baghdad, ont indiqué des sources sécuritaires. A Baghdad, la police a découvert les corps de 19 personnes tuées par balles dans deux charniers et une maison, selon des sources policière et médicale. Les victimes retrouvées dans les charniers – 14 hommes d'une vingtaine ou une trentaine d'années – ont été tuées durant les premières heures de la journée, a-t-on ajouté de mêmes sources. Huit de ces corps ont été retrouvés les yeux bandés dans le quartier de Doura, tandis que six autres ont été découverts dans un canal du quartier de Chouala. Dans le quartier de Hourriya, au nord de la capitale, les corps de cinq membres d'une même famille, trois hommes et deux femmes, ont été retrouvés abattus à leur domicile avant le lever du jour. La capitale a connu d'autres violences hier ayant fait cinq morts dans des fusillades, l'explosion de bombes et des tirs de mortiers. Dans la ville d'Abou Ghraïb, à l'ouest de Baghdad, au moins neuf personnes ont été tuées lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser au milieu de funérailles. Dans le nord du pays, la province de Diyala a été touchée par un attentat suicide à la voiture piégée tuant trois membres des forces kurdes (peshmergas). Dans la province d'Al Anbar (ouest) deux attaques isolées menées par plusieurs kamikazes contre la police près du chef-lieu provincial, Ramadi, ont fait au moins sept morts parmi les policiers. Dans une des attaques, qui a coûté la vie à cinq policiers, un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée à la périphérie ouest de la ville avant que des accrochages n'opposent des insurgés à des policiers. Quatre kamikazes ont fait détoner leurs charges au cours des affrontements. Une autre attaque-suicide contre un commissariat, à la périphérie nord de Ramadi, a tué deux policiers et blessé quatre autres selon des responsables. Al Anbar partage une longue frontière avec la Syrie. Les autorités craignent que des groupes liés à Al Qaîda n'aient exploité l'absence relative de sécurité dans la région pour établir des camps d'entraînement et mener des attaques des deux côtés de la frontière. Dans la province de Salaheddine, un milicien anti-Qaîda a été abattu. Et près de Mossoul, la principale ville du nord, cinq personnes dont deux instituteurs ont été tués dans une fusillade. Ces dernières attaques portent à plus de 6000 le nombre de morts dans les violences depuis le début de l'année, un chiffre inédit depuis la fin, en 2007, du conflit confessionnel entre chiites et sunnites.