Le nationalisme arabe a permis d'enregistrer des résultats économiques positifs en dépit de ses lacunes, a indiqué dimanche à Alger l'universitaire et ancien ministre, Abdelatif Benachenhou dans une communication intitulée "bilan et perspectives économiques du nationalisme arabe". L'expert qui était l'invité du forum du quotidien "Liberté", a indiqué que le nationalisme arabe a été une "grande innovation" politique du 20e siècle. Selon lui, le mouvement nationaliste arabe a permis d'avoir des résultats positifs comme, entre autres, la libération politique des nations arabes, la récupération de leurs richesses naturelles, des réformes agraires engagées avec "plus ou moins de réussite" selon les cas , le développement positif de l'éducation et l'instauration, dans les années soixante, d'une politique de protection sociale avec ses mécanismes comme le système de retraite. Abordant par contre les échecs du mouvement nationaliste arabe, Benachenhou relève que concernant la question agricole, "les pays arabes n'ont jamais su trouver une solution à leur relation avec les paysans d'où l'inexistence dans l'ensemble du monde arabe, d'un seul parti regroupant les agriculteurs, à titre illustratif". Il a cité également les grands projets de développement, affirmant que les pays arabes ont dépensé massivement dans les grands projets sans s'assurer de leur rendement ou intérêt au plan économique. Par ailleurs, l'expert a mis en exergue les lacunes dans le système éducatif "trop déséquilibré" des pays arabes où la tendance a été de "gonfler l'enseignement supérieur au plan des ressources financières au moment où, dira-t-il, l'enseignement à la base était squelettique". "En outre, les pays arabes n'ont jamais su, ou voulu établir une politique économique extérieure stable et, dans ce volet, les échecs ont été plus nombreux que les succès", a-t-il soutenu. Sur le plan économique, l'expert explique que les pays arabes sont dans un besoin pressant d'argent alors que cet argent se trouve dans les pays du Golfe qui eux, placent leurs Fonds de garantie dans les petites localités en Europe. Par ailleurs, Benachenhou pense que le monde arabe intéresse de moins en moins les investisseurs étrangers citant à titre illustratif le total des PIB du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et de l'Egypte représente un quart des investissements des pays européens en Malaisie. Le conférencier a ajouté que le marché mondial de l'énergie évolue à une vitesse vertigineuse. "Aujourd'hui, il ne s'agit plus de prouver qu'on peut produire plus d'énergie, mais il faut savoir garantir la vente de cette énergie", a-t-il dit. Dans ce contexte, il a cité l'exemple du Maroc qui a longtemps misé sur l'agriculture en investissant massivement dans la construction des barrages et qui éprouve les pires difficultés à écouler ses produits agricoles vers l'UE. Concernant les perspectives politiques des pays arabes, Benachenhou considère qu'il y a aujourd'hui "des forces qui poussent au changement et des forces qui poussent à la restauration, c'est à dire qu'elles veulent un retour au passé".