Hamiani et Benachenhou «Il ne suffit pas de dégager des dizaines de milliards de dollars, mais il faut développer d'autres facteurs accompagnateurs», a souligné le Pr Abdellatif Benachenhou. Tirant chacun de son côté sur la politique économique et sociale qu'a connue le pays en termes de réformes politiques et économique, Réda Hamiani, président du FCE, approuve la démarche du pouvoir pour la prochaine tripartite au moment où Pr Abdellatif Benachenhou, expert international en la matière, minimise cet événement qui aura lieu le 10 octobre prochain. Il estime que cette rencontre ne s'étalera que sur de simples questions routinières qui ne changent rien à la politique économique du pays. «Bien que nous irons à la prochaine tripartite avec joie, je dirais que depuis le début des réformes politiques et économiques du pays, nous ne savons pas encore dans quelle politique économique nous évoluons», a déclaré hier, Réda Hamiani, lors de son intervention à l'université d'été du parti MPA a Mostaganem. Tout en appuyant l'engagement du pouvoir à soutenir la production nationale dans toutes ses dimensions, M.Hamiani a ajouté que depuis 25 ans il est engagé dans la lutte pour la réforme de la politique économique du pays, mais rien n'a changé, alors que toutes les critiques et propositions qui ont été émises sont restées vaines, avant de souligner que «finalement, ce ne sont pas les compétences et les bonnes volontés qui manquent, mais c'est le régime en place qui bloque tous les projets de développement», a-t-il déploré. De son côté, Abdellatif Benachenhou, expert en la matière, connu à l'échelle nationale et internationale, n'a pas manqué de mettre en exergue le fait que l'expertise algérienne est sollicitée par les instances internationales à commencer par le FMI, «mais malheureusement, les experts algériens ne sont pas écoutés afin d'apporter leur savoir-faire au peuple», selon M.Benachenhou. Tenant compte de la baisse de la vente du gaz sur le marché mondial, Benachenhou n'a pas hésité à appeler le gouvernement à engager un audit dans le secteur de l'énergie, afin de bâtir l'économie du pays sur des bases réelles. «Il faut lancer un audit dans le secteur, non pas dans le sens de gommer X et le remplacer par Y», mais il s'agit de faire un état des lieux du secteur de l'énergie et réfléchir à trouver une alternative à la politique économique des hydrocarbures qui n'enregistrent plus des contrats de vente de gaz à long terme. Pour convaincre, cet expert a affirmé que l'Algérie épargne beaucoup d'argent, plus qu'elle n'en investit dans le savoir et la formation des ressources humaines qui constituent la base de tout développement. «Il ne suffit pas de dégager des dizaines de milliards de dollars dans la construction des infrastructures. Mais, il faut aussi développer d'autres facteurs qui accompagnent les finances», dit-il. La révision de la politique sociale est une nécessité primordiale, afin de faire sortir l'économie du pays, du système de fonctionnement qui se base beaucoup sur la rente pétrolière. Sept recommandations ont étés avancées par Benachenhou, afin de relancer la machine de la production nationale, à commencer par l'encouragement de l'acte de l'investissement et la formation des ressources humaines. Classée au rang 152 sur les 185 pays du monde qui sont concernés par la performance, l'Algérie a tout à gagner pour avancer, mais, pour peu que l'on tire des leçons de nos propres échecs et expériences des pays émergents qui ont adopté le modèle économique le plus adapté à la réalité des pays.