Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) organise samedi et dimanche à l'Institut Pasteur d'Algérie à Alger, les 8èmes Journées médico-chirurgicales, en présence de représentants des différents corps du secteur de la santé. S'inscrivant dans le cadre de l'agenda scientifique du Syndicat, les 8èmes Journées médico-chirurgicales sont dédiées cette année essentiellement à deux problématiques de santé publique, les hémorragies digestives et l'infarctus du Myocarde, a expliqué à la presse le président du SNPSSP, le Pr Mohamed Yousfi en marge de cette rencontre. "Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont devenus depuis quelques années un problème de santé publique aussi bien dans le monde qu'en Algérie, d'où notre choix de consacrer ces journées, entre autres, à cette question d'actualité", a précisé le Pr Yousfi, qui a rappelé à l'occasion que ce type de pathologies concerne 30% de la population algérienne. L'hypertension figure ainsi parmi les maladies chroniques dont le nombre de personnes atteintes n'a cessé d'évoluer conséquemment, notamment, à l'augmentation de l'espérance de vie, a-t-il ajouté, tout en insistant sur l'importance de prendre en charge "convenablement" cette problématique. Le Pr Yousfi a saisi, par ailleurs, l'opportunité de cette rencontre pour réitérer les revendications pour "lesquelles le SNPSSP se bat depuis 20 ans", la naissance de cette organisation remontant au 16 décembre 1993, a-t-il rappelé. En tête des préoccupations du Syndicat qu'il préside, l'organisateur de ces journées cite la nécessité de "réformer" le système de santé, en priorité à travers la révision de la loi sanitaire, laquelle remonte à 1985 et par conséquent, devenue "trop caduque". "Nous avions pris quelques bonnes décisions il y a 30 ans, mais depuis cette loi, nous n'avons pas cessé de naviguer à vue et de gérer l'urgence. Comment prétendre réformer le système de santé lorsque la loi fondamentale n'est pas réformée", a-t-il estimé. "On ne veut plus des discours et des paroles, il faut mettre au service des citoyens tous les moyens matériels, humains et juridiques", a-t-il encore dit. Lors de son intervention à l'ouverture de ces journées, portant sur le "Parcours dans le système de santé : Quelques enseignements", l'ex-ministre de la Santé, le Pr Abdelhamid Aberkane est allé dans ce sens, en relevant "l'absence d'une réelle volonté politique" de réformer le secteur qu'il a eu à diriger par le passé. "En dépit des efforts consentis par l'Etat depuis l'indépendance, les maladies transmissibles prévalentes existent toujours à l'état endémique", a déploré, de son côté, le Pr Farid Chaoui, qui a consacré sa contribution aux travaux de cette rencontre à l'évaluation du système de santé en Algérie "entre hier, aujourd'hui et demain". Il a, en outre, fait état de "l'apparition" de maladies transmissibles comme le Sida et les Hépatites et la proportion toujours importante des mortalités infantile et maternelle, ce qui l'amène à conclure que "beaucoup reste encore à faire". Plusieurs interventions sont au programme des 8èmes Journées médico-chirurgicales qui durent deux jours. Ces interventions s'articuleront sur diverses thématiques, dont entre autres, "Les hémorragies digestives et leurs incidences sur la santé", "L'évaluation de la prise en charge du polytraumatisé", "Le profil épidémiologique de l'infection post-virale C" et "Le profil des syndromes coronariens".