Le marché de l'emploi en Algérie connaît ces dernières années un dynamisme constant qui s'est traduit par une baisse du taux de chômage du fait du rythme soutenu de création d'emplois, a souligné mardi le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Mohamed Benmeradi. Selon les derniers indicateurs sur le marché de l'emploi, ce dernier "connaît un dynamisme qui se confirme d'année en année", a déclaré M. Benmeradi dans un entretien à l'APS. Les résultats de la dernière enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) indiquent que le taux de chômage n'est plus au-dessus de 10% mais est passé à 9,8% en septembre 2013. "Ce taux, quoique encore élevé, montre que le niveau du chômage dans notre pays recule progressivement d'année en année", a expliqué le ministre rappelant que ce taux se situait autour de 30% de la population active à la fin des années 1990. Selon lui, la baisse continue du taux de chômage, signifie que l'économie nationale absorbe non seulement la totalité de la demande additionnelle d'emploi mais également, une partie du stock de chômeurs recensés. Le gouvernement prévoit de maintenir le rythme actuel de la création d'emplois, du niveau de la demande additionnelle qui se situe à plus de 500.000 par an. Ce rythme sera soutenu essentiellement par la poursuite des efforts d'investissement public et par les effets attendus des mesures prises pour encourager l'investissement privé. Ainsi, "il est permis d'être optimiste et de considérer que la tendance à la baisse du taux de chômage se poursuivra dans les années à venir comme le confirment d'ailleurs les projections des organisations financières internationales (FMI et Banque mondiale)", a souligné M. Benmeradi. Pour atteindre ces objectifs en matière d'emploi, le ministère compte également améliorer les différents dispositifs d'emploi et d'alléger les procédures relatives au recrutement. A cet égard, une réflexion est engagée au niveau du ministère en vue d'"améliorer l'efficacité des différentes formules d'aide à l'emploi en termes d'insertion durable" a précisé le ministre. M. Benmeradi rappelle, tout de même, que "ces dispositifs n'apportent qu'une contribution en matière d'appui à la création d'emploi et que celle-ci ne peut être que le fait du secteur économique à travers la relance de l'investissement générateur d'emplois durables". Le privé joue un rôle important dans la création d'emploi Par ailleurs, le gouvernement a pris un certain nombre de mesures en réponse aux doléances du patronat relatives à l'assouplissement des procédures de recrutement. Des instructions ont été données pour réduire le délai de traitement des offres d'emploi de 21 jours actuellement à 5 jours au niveau de l'Agence nationale de l'emploi. En cas d'incapacité à satisfaire l'offre dans ce délai, les agences de l'ANEM notifieront immédiatement à l'employeur l'autorisation de procéder aux recrutements directs par ses propres moyens. Interrogé sur les attentes du patronat quant à une amélioration du climat des affaires pour favoriser la création d'emplois, le ministre a confirmé le rôle prépondérant du secteur privé du point de vue des offres d'emploi et des recrutements. Il a rappelé que l'enquête réalisée par l'Office national des statistiques (ONS) au quatrième trimestre 2013, montre que près de 59% de la population occupée se situe au niveau du secteur privé. Pour ce qui est de l'amélioration du climat des affaires, le ministre a rappelé que des groupes de travail tripartites ont été mis en place à l'effet d'éliminer les contraintes que rencontrent les investisseurs dans la réalisation de leurs projets. "De nouvelles propositions, allant dans le sens de l'amélioration du climat des affaires et de l'assouplissement des procédures relatives à la création d'entreprises, seront certainement formulées dans le cadre du pacte national économique de croissance dont les travaux sont en voie de finalisation au niveau du groupe de travail tripartite piloté par le ministère du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement", a ajouté M. Benmeradi. Pour soutenir les efforts consentis dans le secteur du travail et de l'emploi, le gouvernement compte revoir le cadre juridique de ce secteur, notamment à travers l'élaboration d'un nouveau code du travail. Le futur code prévoit d'"offrir la possibilité aux deux parties de convenir de la durée du contrat de travail" afin de garantir plus de flexibilité lors de la conclusion des contrats. Il prévoit également d'assurer les "garanties nécessaires en matière de protection contre les éventuels abus liés aux renouvellements successifs et non justifiés du contrat de travail".