Le président du Congrès général national (CGN, parlement), Nouri Abousahmein, a annoncé jeudi que les élections des membres de la commission chargée de rédiger la Constitution en Libye auront lieu le 20 février. "Le CGN a, en coordination avec la Haute Commission électorale (Hnec), décidé de fixer les élections de la Commission des 60 pour le jeudi 20 février", a indiqué M. Abousahmein au cours d'une cérémonie à Tripoli. Il a ajouté que les Libyens à l'étranger voteraient les 15, 16 et 17 février. "Cette constitution permanente réalisera la paix et la quiétude et permettra d'assurer l'unité des Libyens", a souligné le président du CGN, la plus haute instance politique et législative de ce pays en proie aux violences et à l'anarchie. Le président de la Hnec Nouri al-Abbar a appelé, de son côté, "le gouvernement à assurer un climat adéquat pour le bon déroulement de ces élections". La commission constitutionnelle doit être composée de 60 membres représentant à égalité les trois régions historiques de la Libye - la Cyrénaïque (est), le Fezzan (sud) et la Tripolitaine (ouest). Sur les 60 sièges, six sont réservés aux minorités (Toubou, Amazigh et Touareg), et six autres aux femmes. Mais les Amazighs continuent de protester contre l'absence de mécanismes leur permettant d'inscrire leurs droits culturels dans la future Constitution. La constitution doit trancher sur des questions clés allant du système de gouvernement au statut des minorités, en passant par la place de la loi islamique (charia). Au total 692 candidats s'étaient inscrits pour ces élections, dont 73 femmes, selon les dernières statistiques publiées sur le site de la Hnec. La même source indique que 1.101.025 électeurs se sont inscrits sur les listes électorales. En juillet 2012, plus de 2,7 millions d'électeurs avaient participé aux premières élections libres du pays, pour élire le CGN initialement pour un mandat de 18 mois. Le Congrès avait pour mission de conduire le pays vers des élections générales, après l'adoption de la Constitution. En raison du retard dans l'organisation des élections de la Constituante, le Congrès a décidé le 23 décembre de prolonger son mandat jusqu'en décembre 2014, provoquant des manifestations hostiles dans plusieurs villes du pays.