Plus de 35 % des cas d'enlèvements commis par les groupes terroristes aux fins de contre-parties financières ont été enregistrés dans le continent africain, a indiqué mardi à Alger le directeur du Centre africain des Etudes et recherche en terrorisme (CAERT), l'ambassadeur Francisco José Madeira. S'exprimant à l'ouverture de l'atelier régional sur la "réactivation du Mémorandum d'Alger portant sur la lutte contre les enlèvements et le payement des rançons", le Directeur du CAERT a relevé la prédominance de ces actes en Afrique, plus particulièrement dans la région du Sahel et ce, depuis que "le terrorisme international a pris une nouvelle forme avec la décentralisation d'El-Qaida en plusieurs branches autonomes" qui "sont contraintes de chercher elles-mêmes leurs sources de financement". "Appelées à s'adapter à leurs propres besoins, ces branches sont armées en équipements sophistiqués si bien que les polices locales ne sont plus en mesure de les combattre. Les groupes terroristes contrôlent des zones entières", a ajouté, M. Madeira qui a qualifié "l'essor" de cette activité d'"industrie lucrative". Il a expliqué le développement des activités de kidnappings en Afrique par plusieurs facteurs, notamment, l'absence des infrastructures ainsi que des moyens financiers et humains, la propension élevée de la corruption et de la criminalité, le déséquilibre en matière de distribution des ressources et l'instabilité politique. Annonçant la tenue, au courant de l'année 2014, de quatre ateliers régionaux en Afrique (Nord, Ouest, Est et Corne de l'Afrique) en coordination avec le Forum mondial de lutte contre le terrorisme, M. Madeira a rappelé que ce centre a des missions dans 18 pays africains en vue d'"identifier les points faibles" qui favorisent le développement des enlèvements contre payement de rançons. Il a plaidé, à ce propos, pour la nécessité de mettre en place un arsenal juridique national dissuasif, en plus de l'application de mécanismes internationaux adoptés à cet effet, dont notamment le "Mémorandum d'Alger". Evoquant les conséquences de ces pratiques sur les pays africains, l'ambassadeur américain à Alger, Henry S.Ensher a estimé, pour sa part, à 99 % le recul de l'activité touristique dans certaines villes ayant pâti de la réputation de leur "instabilité", avec ce que cela suppose comme retombées négatives sur les perspectives de développement de ces pays, a-t-il observé.