L'ONU a indiqué mardi que le Programme alimentaire mondial (PAM) a redémarré son pont aérien depuis l'Irak et qu'un premier avion a atterri à Qamishli au nord-est de la Syrie pour apporter des denrées alimentaires, médicaments et autres fournitures humanitaires aux quelque 30.000 personnes pendant un mois. ‘‘Actuellement, il n'y a pas d'autres ponts aériens vers la Syrie'‘, a déclaré une porte-parole du Programme alimentaire mondial, Elisabeth Byrs, à Genève. En décembre dernier, le PAM avait inauguré ce pont aérien vers la Syrie, permettant ainsi de distribuer de l'aide humanitaire à environ 62.000 personnes. Les routes qui mènent à la province d'Hassaké sont devenues trop dangereuses, et aucune livraison de matériel humanitaire n'a été faite dans cette région depuis mai. ‘‘Il est tragique de voir que les Syriens les plus vulnérables souffrent de la faim et paient le prix fort pour un conflit politique qui n'a aucune fin en vue'‘, a déclaré la directrice du PAM, Ertharin Cousin, citée dans un communiqué. ‘‘Nous appelons toutes les parties à nous fournir un accès continu et sans entrave à travers le pays. Le PAM devrait être en mesure d'atteindre à chaque instant tous ceux qui ont besoin d'aide alimentaire'‘, a-t-elle ajouté. Pour le moment le convoi humanitaire n'a pu s'approcher des assiégés, a précisé un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève. Lundi, la secrétaire-générale adjointe des Nations unies, Valerie Amos, a fait part de sa ‘‘déception'‘ quant aux négociations de Genève II sur la Syrie, estimant que les négociations entre régime syrien et opposition à Genève se soit terminée sans amélioration de l'accès humanitaire aux Syriens pris aux piège des combats. L'incapacité à offrir un accès humanitaire fut l'une des principales déceptions, beaucoup espérant que le pouvoir allégerait le siège à Homs. Ce dernier a seulement autorisé femmes et enfants à quitter la cité. Selon l'ONU, quelque 245.000 Syriens vivent assiégés dans leur propre pays et font face à des difficultés extrêmes, et que plus d'un million de personnes ont déjà quitté la Syrie en tant que réfugiés depuis le début de la guerre civile il y a plus de deux ans.