Les élèves et leurs parents, à Blida, ont fait état, dimanche, de leur "colère" et "indignation" face à la grève observée par les enseignants des trois cycles du système éducatif national, depuis trois semaines. Les cours des établissements scolaires à Beni Mered, Diar El Bahri, les cités Djilali Bounâama, Ramoul et au centre-ville de Blida étaient désertes. Les élèves, contraints de quitter les lieux, se rassemblaient en dehors des écoles pour quelques minutes avant de se disperser, dans une ambiance marquée par la déception et la colère. Devant le CEM Ahmed Zerrag Abdelkader, à Beni Mered, des dizaines d'élèves ont exprimé, à l'APS, leur indignation devant l'"entêtement des enseignants", qu'ils n'ont pas manqué, du reste, à qualifier d' "opportunistes qui ne cherchent que leurs intérêts". Quelques parents d'élèves ont tenté d'accéder à l'intérieur de cet établissement pour "s'entendre avec les enseignants en grève", mais ils ont été empêchés par les gardiens. Au niveau de l'école primaire Mouloud Kacem Naît Belkacem, dans la même commune, plusieurs parents d'élèves, ayant accompagné leurs enfants, ont usé d'un ton sévère en direction des enseignants grévistes. "La grève est, certes, un droit, mais ces enseignants en ont trop abusé ! Au lieu de faire preuve d'une conscience professionnelle et humaine, ils campent sur leurs position, en privant nos enfants de leur droit à une scolarité normale", rouspétaient-ils. Même constat au nouveau lycée de Diar El Bahri, où seuls quelques élèves sont restés dans la cour pour, disent-ils, "faire une révision en plein air, puisque les salles de classe sont fermées". La peur et l'indignation étaient perceptibles sur les visages de ces élèves, notamment ceux de la troisième année secondaire, concernés par l'examen du baccalauréat l'été prochain. "Nous sommes perturbés et nous ne savons pas comment faire pour réussir ! Les enseignants nous utilisent comme un moyen de chantage pour satisfaire leurs revendications, et ils ne se soucient nullement de notre avenir", déplorent-ils. La plupart des établissements scolaires renvoyaient un décor de vacances, tant ils étaient totalement déserts. Les enseignants grévistes ont, eux aussi, quitté leurs lieux de travail, défiant ainsi la récente décision du ministère de l'Education nationale les contraignant d'y rester toute la journée. "Nous n'avons rien à faire ici. Nous sommes en grève illimitée jusqu'à la satisfaction de toutes nos doléances", affirment plusieurs d'entre eux. Un trimestre déjà court et, de surcroît, "scié" par le débrayage. Les parents d'élèves rencontrés au niveau de ces établissements ont affiché leur crainte quant aux répercussions "préjudiciables" de ce mouvement de grève sur le bon déroulement de l'année scolaire en cours. "Le deuxième trimestre est déjà très court, mais aussi très sensible, puisqu'il constitue une importante étape pour la préparation des examens de fin d'année ou de fin de cycle. Avec cette grève qui risque encore de se prolonger, il ne reste presque rien", déploraient ces derniers. Ils ont accusé ouvertement les grévistes de "vouloir hypothéquer les chances de réussite" de leurs enfants scolarisés, en les "prenant en otage pour imposer au ministère de tutelle la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles". "Avec ces grèves incessantes, l'enseignant risque de perdre même le respect et la considération dont il jouit aux yeux de la société", concluent-ils.