Le Conseil de sécurité de l'ONU a entendu mercredi un exposé sur le Mali présenté par les représentants de la France, M. Gérard Araud, et du Tchad, M.Banté Mangaral, suite à une mission qu'ils ont effectuée récemment dans ce pays du Sahel avec les autres représentants des pays membres de cet organe de l'ONU. M. Araud a déclaré qu'au cours de cette visite, les membres de la mission ont rencontré les autorités maliennes issues des élections tenues en 2013 et se sont, ainsi entretenus notamment avec le Président Ibrahim Boubacar Keita et le Premier ministre Oumar Tatam Ly. Ils ont également rencontré les groupes armés signataires de l'Accord préliminaire de Ouagadougou, ainsi que ceux qui ont adhéré à cet accord, et se sont rendus dans la localité de Mopti et ont visité le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Mopti et évalué le niveau de déploiement de la Mission. Parmi les enseignements à tirer de cette visite, le représentant de la France a retenu, concernant le dialogue politique, le fait que ''toute solution durable pour le Nord-Mali devra être trouvée par les Maliens eux-mêmes, appuyés de manière constante par la communauté internationale''. En outre, en matière de sécurité, la sécurisation durable du Nord-Mali ''implique nécessairement une solution politique globale'', a-t-il jugé. La mission du Conseil de sécurité, a-t-il poursuivi, ''a rappelé que les groupes devaient être désarmés dans le cadre d'un processus politique négocié, conformément aux engagements pris dans l'Accord de Ouagadougou''. Selon lui, le Premier ministre malien a suggéré que les deux processus, désarmement et dialogue, progressent dans un même mouvement et il a mis l'accent sur l'importance de préciser les modalités du désarmement, en coordination avec la MINUSMA. Les groupes armés, de leur côté, ont demandé que l'Accord préliminaire de Ouagadougou soit pleinement et rapidement mis en œuvre et ont souhaité que le Représentant spécial et la MINUSMA soutiennent ce processus'', a-t-il encore rapporté. Dans le domaine de la sécurité, ''Serval, l'opération française, et la MINUSMA ont relevé que les groupes terroristes disposent toujours de capacités pour mener des opérations'', selon lui. ''Nous avons rappelé l'urgence qu'il y a à ce que la MINUSMA se déploie rapidement et pleinement au nord, en particulier dans le contexte de la décrue de l'opération Serval'', a indiqué M. Araud. Il a également expliqué que les représentants de la société civile malienne avaient insisté sur le fait qu'il n'y aura pas de paix durable au Mali sans développement et ''que ce n'est qu'en offrant des perspectives d'emploi que l'on pourra éviter que la jeunesse du Nord-Mali ne rallie les rangs des groupes terroristes ou des narcotrafiquants''. Pour sa part, M. Mangaral, le représentant du Tchad, a souligné que les Maliens ''ont été unanimes dans leur conviction selon laquelle la cause de la crise n'était ni religieuse ni tribale dans sa nature''. Le représentant tchadien, qui a fait notamment état d'une persistance de la criminalité dans le nord du Mali, a mis l'accent sur la nécessité de déployer des efforts supplémentaires pour répondre aux besoins de toutes les victimes. ''Les Maliens doivent être soutenus dans leur quête de la paix et de la sécurité et l'émergence d'un gouvernement de l'ombre doit être évitée'', a d'autre part souligné M.Mangaral. Il a aussi affirmé que les groupes armés étaient un sujet de préoccupation non seulement pour le Mali, mais aussi pour l'ensemble de la région du Sahel.