Le G7 a annoncé lundi la suspension des préparatifs du sommet du G8 à Sotchi (Russie) prévu en juin sur fond d'aggravation de la crise politique en Ukraine et de divergences entre l'Occident et Moscou. Face à ce qu'ils considèrent comme une "claire violation" de la souveraineté ukrainienne par la Russie, les pays du G7 (Etats-Unis, Allemagne, France, Royaume-Uni, Japon, Italie et le Canada) ont annoncé qu'ils suspendent leurs préparatifs pour le sommet de Sotchi en juin. Pour la Russie qui considère que Viktor Ianoukovitch demeure le président légitime de l'Ukraine et qu'il a toujours formellement le droit de demander de l'aide, y compris militaire, à ses voisins. Ce gel restera valable "jusqu'à ce que l'environnement redevienne favorable à des discussions significatives au G8", selon un communiqué des "dirigeants du G7" diffusé lundi par la Maison Blanche. Le G7 réunit les sept pays les plus industrialisés. Au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement, il était devenu le G8 à partir de 1998, avec la participation de la Russie à ce sommet. Plus tôt dimanche, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait prévenu que la Russie pourrait perdre son siège à la table du G8. Les Occidentaux tentent ainsi d'accentuer leur pression pour trouver une issue à ce qui apparaît déjà comme l'un des plus graves conflits avec Moscou depuis la guerre froide. Par ailleurs, le G7 s'est déclaré prêt à fournir un "solide soutien financier" à l'Ukraine tombé en crise depuis le mois de novembre, à la suite de la suspension des négociations par le président Victor Ianoukovitch sur la signature d'accord d'association avec l'Union européenne (UE). "Nous sommes unis dans notre engagement à fournir un solide soutien financier à l'Ukraine", écrivent les ministres des Finances du groupe G7 dans leur communiqué. L'Occident évoque également d'éventuelles sanctions politiques et économiques contre Moscou. En effet, le site de la Maison blanche a commencé à réunir des signatures pour exclure la Russie de l'OMC, annuler les visas des membres du gouvernement russe et de leurs familles, et bloquer leurs comptes dans les banques américaines. Cette pétition a déjà été signée par plus de 5 800 personnes, a rapporté l'agence russe Ria Novosti. Poutine offre son accord pour des discussions Le président russe Vladimir Poutine a accepté une proposition de la chancelière allemande Angela Merkel sur la création d'un "groupe de contact" pour entamer "un dialogue politique" sur l'Ukraine, a indiqué le gouvernement allemand, après un entretien téléphonique de la chancelière dimanche soir avec le président russe. "Le président Poutine a accepté la proposition de la chancelière d'établir immédiatement une mission d'enquête ainsi qu'un groupe de contact, éventuellement sous la direction de l'OSCE, pour entamer un dialogue politique", selon un communiqué du gouvernement allemand. Lors de leur entretien téléphonique, la chancelière a "reproché au président russe d'avoir violé le Droit international par l'intervention russe, inacceptable, en Crimée", selon ce communiqué. Mme Merkel lui a notamment "reproché" une violation du mémorandum de Budapest de 1994, dans lequel la Russie s'était engagée à respecter l'indépendance et la souveraineté de l'Ukraine dans ses frontières existantes, ainsi que le traité sur la flotte russe de la Mer noire de 1997.