Abstention record, forte percée du Front national, (FN-extrême droite), victoire de la droite et désaveu à l'égard de l'exécutif socialiste, tels sont les indicateurs principaux qui ont marqué le premier tour des municipales en France, qui s'est tenu dimanche dans les 36 700 communes de France. Lors de ce scrutin, l'abstention a atteint un niveau jamais vu pour ce type d'élection. Lundi matin, le taux d'abstention calculé par le ministère de l'Intérieur sur plus de 22,5 millions de bulletins dépouillés s'élevait à 38,62%. Pour la presse française, ces municipales constitue le premier grand test électoral pour le président François Hollande en proie à une forte impopularité après 22 mois au pouvoir. Et tous les sondeurs se sont accordés à juger que la démobilisation a été nettement plus forte à gauche qu'à droite. Les résultats du scrutin sont venus le confirmer "Cette progression de l'abstention, reflète un rejet du personnel politique, et illustre également la désillusion des électeurs à l'égard de la capacité des politiques en place de pouvoir changer les choses," a estimé Frédéric Dabi, politologue à l'Institut français de sondage d'opinion (Ifop). Le FN qui s'est qualifié pour le second tour avec plus de 10% des suffrages exprimés, a réalisé une spectaculaire poussée en surfant sur cette abstention record. Au total, le parti d'extrême droite a d'ores et déjà gagné 472 conseillers municipaux et sera présent dans 315 villes au second tour, prévu le 30 mars prochain. Pour le président de l'UMP (opposition de droite) qui a recueilli 46,54% des suffrages exprimés "les conditions d'une grande victoire" sont réunies en vue du second tour, appelant les électeurs du FN à reporter leurs voix sur les candidats de son parti au second tour. La gauche, quant à elle est sanctionnée (37,74%). Elle subit de plein fouet un exécutif au plus bas dans les sondages. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a appelé " les forces démocratiques et républicaines" à faire barrage au FN au second tour, alors que l'inquiétude, la déception, voire la colère, étaient perceptibles dans les rangs de la majorité. Le Premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a appelé à tout faire pour "qu'aucune ville ne soit dirigée par le Front national" à l'issue du second tour. "Nous prendrons nos responsabilités. Nous ferons tout pour empêcher qu'un candidat FN prenne une municipalité", a déclaré la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem.