Au deuxième jour de la campagne électorale de la présidentielle du 17 avril, les candidats et leurs représentants continuent à décliner leur programme en posant les sujets de focalisation qui leur semblent les plus porteurs et à même de séduire et convaincre l'électorat. Les membres du staff du candidat Bouteflika ont choisi pour leitmotiv la "stabilité", la "cohésion nationale" et le "développement", thèmes de prédilection, évoqués lundi à Blida, Skikda, Sétif et Souk Ahras par respectivement Sellal, Belkhadem, Saadani ainsi que Ghoul et Benyounes. Pour l'état-major de M. Bouteflika, en élisant leur candidat, "le peuple algérien aura voté pour la stabilité du pays et sa cohésion". Il l'aura fait pour un "programme de développement ambitieux et pour de nouvelles réformes politiques en vue d'aboutir à une république rénovée". Aux concepts de cohésion et de stabilité, les représentants du candidat Bouteflika opposent l'idée de "division" et de "fitna" pour mieux souligner l'urgence à resserrer les rangs face aux "périls de l'instabilité". "Vigilance contre les tentatives visant à semer la fitna et le désespoir", dit Sellal depuis Blida, relayé par Ghoul et Benyounes à Souk Ahras qui mettent en garde contre ''ceux qui prônent le régionalisme (à) et la division et qui ont fait tant de mal au peuple algérien durant les années 1990, avec leur lot de sang et de larmes''. Même thématique de Saadani à Sétif. Mais pas seulement. Le programme de Bouteflika est décliné également en termes de développement et de bilans, avancés comme autant de "réalisations depuis 1999". Se présentant comme "rassembleur", Ali Benflis, lui, dit militer pour un projet de "renouveau". Il a redit, lundi, à Blida son ambition de réunir l'ensemble des Algériens autour de cette idée. Un clin d'oeil particulier en direction des jeunes qui se "verront accorder une très grande place" dans ce projet avec concrètement une participation active dans " toutes les institutions". Aux boycotteurs qui lui demandent de se retirer de la course, Benflis dit avoir du "respect pour toute l'opposition". Il reconnaît aux autres "le droit de boycotter" mais affirme "ne pas partager leur méthodologie". ''Ils ont choisi de boycotter, j'ai choisi de participer'' a-t-il martelé. Partisane d'une "reconstruction globale", la candidate du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune, a promis, elle, depuis Skikda d'édifier, de "nouvelles institutions". "Je vous propose une reconstruction globale du pays fondée sur de nouvelles institutions qui garantissent l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs et un Etat à caractère civil qui interdit l'utilisation de la religion à des fins politiques", a-t-elle déclaré. La candidate du PT, reste fidèle à sa rhétorique politique et répète à l'envi sa "volonté farouche" d'aller vers une 2ème République.