Environ 100.000 personnes, dont 80% de femmes, sont atteintes de polyarthrite rhumatoïde en Algérie, a indiqué, jeudi à Alger, le Pr. Aicha Ladjouz-Rezig, chef de service rhumatologie à l'établissement hospitalier spécialisé de Ben Aknoun. "Entre 65.000 à 100.000 personnes souffrent de polyarthrite-rhumatoïde dans notre pays et 80% d'entre elles sont des femmes, âgées en moyenne de 50 ans", a précisé le Pr. Ladjouz, qui est aussi présidente de la ligue algérienne antirhumatismale, lors d'une table-ronde sur le thème de la "polyarthrite-rhumatoïde". La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire chronique touchant plusieurs articulations (polyarthrite). Cette atteinte entraîne des douleurs, des gonflements articulaires et est responsable des lésions osseuses et cartilagineuses entraînant la déformation et la destruction articulaire. La spécialiste a aussi expliqué que la polyarthrite est une maladie auto-immune se caractérisant par la synthèse d'anticorps dirigés contre les articulations, causant leurs destructions progressive. Le diagnostic est simple à établir, selon le Pr. Ladjouz qui a précisé que les patients devaient consulter précocement pour éviter la destruction des articulations. Cette pathologie articulaire met du temps à être découverte en raison de la banalisation des symptômes par les patients, a-t-elle ajouté. Elle a, à ce titre, recommandé aux personnes présentant des douleurs articulaires à consulter un médecin pour identifier une éventuelle atteinte. Les signes de cette affection chronique sont généralement des douleurs musculaires, des inflammations des articulations, une anémie, des fatigues et autres. L'intervenante a mentionné qu'il existait différentes formes de polyarthrites et diverses manifestations de la maladie, à savoir les polyarthrites sous forme d'arthrite et des polyarthrites se caractérisant par des gonflements des articulations (mains, genoux, etc.). S'agissant de la prise en charge de cette affection, la spécialiste a souligné que c'était une maladie correctement diagnostiquée par les spécialistes et que de nouveaux médicaments plus performants étaient disponibles en Algérie. Les traitements sont distribués gratuitement à tous les malades, sans distinction des catégories sociales, a-t-elle informé. Elle a par ailleurs, insisté sur le rôle des médecins généralistes en les appelant à pas ne négliger les plaintes des malades et à ne pas "tomber dans la facilité" d'administration d'anti-inflammatoires de type corticoïdes. La spécialiste a précisé à ce propos que si la maladie n'était pas traitée précocement, elle pouvait conduire à la décomposition des articulations. Pour les formes graves et résistantes aux traitements classiques, le Pr. Ladjouz a fait savoir qu'il existait des nouvelles molécules (biothérapies) qui donnaient de bons résultats. La conférencière a aussi appelé à l'organisation de journées de sensibilisation aux profits des malades en déclarant, sur la base d'une enquête régionale (Afrique du Nord), que "69% des malades ignorent que les dommages de la maladie sont irréversibles".