Pour leur 13ème journée de campagne au titre de l'élection présidentielle du 17 avril, les six candidats au scrutin ou leurs représentants ont mis à profit la trêve du vendredi, supposée propice à une meilleure écoute, pour vanter leurs programmes respectifs en axant cette fois sur des thèmes de la vie courante, au plus près des centres d'intérêt de leurs électeurs potentiels. Outre les appels répétés à l'union sacrée autour de la nécessité d'aller voter afin d'enraciner les pratiques de la démocratie politique dans le pays, des domaines comme l'agriculture, la santé, les problèmes de la jeunesse ou encore les loisirs auront jalonné la longue liste des promesses électorales que les postulants à la magistrature suprême ont tenté de vendre à leurs différents auditoires, une dizaine de jours avant la fin de la campagne officielle. C'est ainsi que depuis Tipasa, le candidat indépendant Ali Benflis s'est engagé à réhabiliter, à travers un plan intégré de renouveau agricole national, le secteur agricole et le travail de la terre notamment en rétablissant l'agriculteur dans ses droits, y compris celui d'une concession de 99 ans. Pour M. Benflis, le développement de l'agriculture et des métiers de l'agriculture est de nature à régler aussi une bonne partie des problèmes de la jeunesse, à commencer par la plaie du chômage. Dans tous les domaines de la vie nationale, ''la solution, c'est la jeunesse'', a-t-il plaidé. Animant un meeting à Boumerdes, le candidat Benflis a d'ailleurs promis de promouvoir le sport de masse et d'élite en vue de mieux lutter contre la délinquance juvénile et les maux sociaux. De son côté, le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, a prévu, depuis Chlef où il tenait un meeting électoral, de réviser le système national de santé à travers "la mise à niveau des hôpitaux", la construction de structures hospitalières régionales et la prise en charge des principales doléances professionnelles et sociales du corps médical. La lutte contre la bureaucratie et l'amélioration du niveau de vie, autres soucis dans le quotidien des Algériens, a dominé une intervention à El Eulma de M. Abdelmalek Sellal, directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, qui a réitéré l'engagement de ce dernier à faciliter la tâche aux investisseurs et à lever les lenteurs bureaucratiques qui bloquent la réalisation des projets et freinent la croissance économique. Le directeur de campagne du président sortant a réaffirmé, à l'occasion, l'engagement du candidat Bouteflika à préserver les acquis sociaux, et a assuré que l'Etat continuerait à aider les couches défavorisées et les catégories les plus vulnérables de la société. Un nouveau découpage administratif figure également dans le programme du candidat Bouteflika et devient même une "nécessité", a soutenu son représentant. Auparavant à Sétif, M. Sellal avait assuré que si le candidat qu'il représente est élu, l'effort de développement et d'amélioration continue des conditions de vie des Algériens sera maintenu inchangé dans un pays "devenu une force régionale reconnue par les grandes puissances mondiales", et où "tous les moyens de bâtir un Etat fort et démocratique" sont présents, selon ses propos. Ahmed Ouyahia, l'autre représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, a appelé à "voter pour la stabilité et la paix'', et a plaidé, depuis Oum El Bouaghi, pour "l'unité des rangs, malgré les divergences d'opinion'', face aux dangers de la ''ceinture de feu'' qui entoure l'Algérie du fait de l'instabilité dans certains pays voisins. De son côté, le président du Front national algérien (FNA) Moussa Touati, a appelé, d'Oran puis de Mostaganem, les Algériens à utiliser le bulletin de vote comme ''unique et ultime arme leur permettant de reconquérir leur souveraineté''. Le candidat a fait savoir que son parti militait pour un ''Etat de droit où la justice sociale serait garantie et consacrée'' et où ''le président et les élus seraient au service du peuple et non le contraire''. A Relizane, M. Touati s'est engagé, s'il est élu, à promulguer une loi destinée à "protéger sans discrimination" toutes les victimes de la tragédie nationale, qui seront considérées comme des victimes de guerre, a-t-il dit tout en promettant aux gardes communaux de leur attribuer un statut particulier. Pour sa part, le candidat Abdelaziz Belaid, après avoir appelé à "un vote massif pour la personne qui incarne l'avenir d'une Algérie stable et prospère" a préféré, lui, s'intéresser au logement en préconisant de "donner des prérogatives importantes aux assemblées communales, les seules à même de gérer efficacement la construction et la distribution des logements, notamment sociaux". Une justice "indépendante et équitable" était le credo du jour pour la candidate Louisa Hanoune pour qui c'est là une condition importante pour une transition réussie vers la démocratie. De Sidi-Bel-Abbès, Mme Hanoune a supposé que le pays avait besoin d'une justice affranchie des tutelles, de l'argent et des "pressions émanant de l'Exécutif". Pour elle, l'indépendance de la justice passe aussi par la "libération" du Conseil supérieur de la magistrature de la tutelle du ministère de la justice, la suppression de l'Inspection de la magistrature, la moralisation des magistrats, et autres. En attendant la suite de cette campagne électorale, qui doit prendre fin le 13 avril, la Commission nationale indépendante de surveillance de l'élection présidentielle (CNISEL) a tenu à préciser, vendredi dans un communiqué, que son président était le seul habilité par la loi à faire des déclarations et à publier des communiqués de presse au nom de l'instance.