La presse nationale s'est interrogée samedi sur le taux de participation de la communauté nationale à l'étranger où les bureaux de vote pour l'élection présidentielle sont ouverts depuis la matinée à plus d'un million d'électeurs tandis qu'en Algérie les six candidats continuaient d'appeler les citoyens à une forte participation le 17 avril. Comme le soulignent El Moudjahid, El Massa et Echaâb, la communauté nationale établie à l'étranger se rend aux urnes à partir de samedi matin et dispose de cinq jours (12-17 avril) pour faire son choix parmi les six candidats en compétition pour l'élection présidentielle. Tous les moyens humains et matériels pour la réussite de ce scrutin ont été réunis pour accueillir les 1.009.000 électeurs répartis à travers 398 bureaux de vote, soulignent-ils. "Les postulants ou leurs représentants qui ont animé des meetings dans l'Hexagone et ailleurs, ne sous-estiment pas l'importance du vote de la diaspora algérienne, même si celle-ci reproche aux autorités nationales de ne pas faire assez pour elle. A bien des égards, elle donne le ton et le pouls de la participation générale qui oscille, naturellement, en fonction de l'importance et de l'enjeu de la consultation", écrit de son côté Horizons dans un commentaire. Optimiste, le même journal note qu'au regard des promesses formulées à leur endroit durant la campagne électorale qui s'achève dimanche à minuit en Algérie, "les émigrés ne seront pas indifférents à l'appel de se rendre aux urnes. Mais comme la communauté n'est pas monolithique, l'enthousiasme des uns peut être tempéré par l'indifférence, voire l'opposition, des autres." "Les assurances fournies quant à la transparence du scrutin et le contrôle que peuvent exercer les représentants des candidats sur les opérations électorales sont de nature à persuader les récalcitrants", estime Horizons. Pour le Soir d'Algérie, le vote de la communauté nationale à l'étranger, notamment en Europe, plus particulièrement en France, va donner un "avant-goût" de ce que sera le scrutin du 17 avril dans le pays. "Iront-ils ou n'iront-ils pas voter? C'est toute la question qui taraude autant les pro-quatrième mandat, les représentants des autres candidats que les partisans du boycott. L'enjeu est de taille, puisque depuis toujours, la communauté à l'étranger donne le ton à ce qui se passera dans le pays jeudi 17 avril", s'interroge-t-il. Durant la compagne électorale, précise le Soir d'Algérie, trois parties s'étaient adressées aux émigrés en Europe, à savoir les partisans du président sortant et candidat Abdelaziz Bouteflika, ceux de Ali Benflis et les boycotteurs du scrutin de jeudi prochain. El Watan revient sur les dispositions prises par les autorités consulaires algérienne en France pour une meilleure organisation du scrutin. "Le problème de l'éloignement des bureaux de vote des lieux de résidence a souvent été avancé, lors des précédents scrutins, pour justifier les taux de participation médiocres. Pour ce scrutin, il a été procédé, dans la plupart des circonscriptions électorales, à une décentralisation des bureaux de vote au plus près des villes de résidence des électeurs", note-t-il. Le journal s'interroge de savoir si ces dispositions encourageront les émigrés à travers les départements français à aller voter au moment où des voix appellent à la manifestation et au boycott. El Khabar annonce également le début du vote des émigrés, pour la plupart établis en France, alors qu'Echorouk El Yaoumi met exergue la mise en place de nouveaux bureaux de vote proches des lieux de résidence de la communauté nationale afin de permettre aux électeurs d'accomplir facilement leur devoir électoral. Par ailleurs, les journaux continuaient samedi de rendre compte des meetings des six candidats et de leurs représentants qui, à deux jours de la clôture de la campagne électorale, ont réitéré leur appel à une participation massive au scrutin du 17 avril. Echaâb a ainsi consacré de larges espaces aux déclarations des six prétendants à la magistrature suprême qui étaient unanimes dans leurs meetings et rencontres de proximité du week-end à appeler à une forte participation des électeurs au rendez-vous de jeudi prochain. El Watan rapporte de son côté que le candidat indépendant Ali Benflis a été "chaleureusement" accueilli à Bejaia. Le même journal mentionne une déclaration de Louisa Hanoune affirmant que "les statistiques officielles de l'emploi sont erronées", et prévoit une "dernière semaine chargée" pour le front du boycott de la présidentielle. Dans son éditorial intitulé "jeux et enjeux", le quotidien Liberté mentionne qu'"à 48 heures de la fin de la campagne électorale, jamais les jeux n'ont été aussi serrés entre la direction de campagne de Bouteflika, menée par Sellal, et le candidat Benflis".