Des milliers de Palestiniens manifestaient jeudi en Cisjordanie et à Ghaza en solidarité avec les prisonniers détenus dans les geôles israéliennes, qui observaient une grève générale de la faim d'une journée à l'occasion de la journée internationale des prisonniers célébrée le 17 avril. "Nous n'oublierons jamais nos prisonniers -- les prisonniers d'abord", scandaient des manifestants à Ghaza. "La question des prisonniers revêt une importance particulière cette année car elle est la raison pour laquelle les négociations sont au bord de l'effondrement", a déclaré le directeur de l'association des prisonniers palestiniens, Abdel al-Anani, cité par la presse. Selon un accord conclu en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry pour relancer le processus de paix, l'occupant israélien s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993. Mais Israël a refusé de libérer le 29 mars, comme prévu, un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations au-delà du 29 avril. En réponse, l'Autorité palestinienne a repris la voie de l'ONU et demandé l'adhésion de la Palestine à 15 traités et organisations internationales. Parmi ces traités internationaux figurent les conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, la convention sur les droits de l'enfant, la convention contre la torture et celle contre la corruption. "L'internationalisation (de la question des prisonniers) a commencé dans les faits quand les Palestiniens ont pris la décision d'adhérer aux 15 conventions et traités internationaux, dont les Conventions de Genève, qui garantissent plusieurs droits importants pour nos détenus", a expliqué jeudi à la radio palestinienne le ministre chargé des Prisonniers, Issa Qaraqé. De son côté, le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a réclamé à nouveau jeudi la libération du dernier groupe de détenus emprisonnés avant Oslo, autour d'une trentaine, comme promis par Israël. Selon un rapport du ministère palestinien des prisonniers, "les arrestations sont devenues un phénomène quotidien et leur totalité sont contraires aux règles du droit international humanitaire en ce qui concerne les formes de détention et les circonstances de l'arrestation et du lieu de détention et de torture". "Environ 800.000 personnes, dont 15.000 femmes et des dizaines de milliers d'enfants, ont été incarcérées depuis 1967 jusqu'à la fin de 2013", a rappelé le rapport, indiquant que "l'occupant israélien détient actuellement 5.000 prisonniers, parmi eux: 476 des condamnés à mort, 19 des femmes, 200 des enfants, 185 des détenus administratifs, 11 des députés et un certain nombre de dirigeants politiques répartis sur 22 prisons et centres de détention.