Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali, Bert Koenders, a relevé mercredi devant le Conseil de sécurité, les progrès réalisés par le Mali vers un retour à la paix, mais tout en mettant en garde contre les risques que pose une insécurité résiduelle, mais persistante, dans le nord malien. Dans sa présentation du nouveau rapport du Secrétaire général de l'ONU sur les activités de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. Koenders s'est félicité de la mise en place de la nouvelle Assemblée nationale, du rétablissement progressif de l'administration publique dans les régions du nord, ainsi que de la formation d'un nouveau gouvernement, qui donnent, a-t-il indiqué, un nouvel élan au processus de paix en cours. Priorité à un dialogue politique inclusif Mais pour le Représentant spécial, l'engagement d'un dialogue politique inclusif reste ''la première priorité'' et doit impérativement démarrer dans les meilleurs délais et sur la base d'une date acceptée par les parties, relevant l'urgence d'une ''feuille de route consensuelle'' qui doit se traduire en actions concrètes de la part du gouvernement, de la société civile, avec le soutien et l'accompagnement des Nations Unies et de la communauté internationale. Jugeant essentielle la participation de tous les secteurs de la société malienne aux efforts en cours, M. Koenders a toutefois déploré ''le manque de cohérence et le refus de certains mouvements armés de saisir l'occasion offerte par les discussions informellesáen cours, en particulier, dans le nord du pays''. Par ailleurs, il a soutenu que le soutien de l'Union africaine (UA), de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Union européenne (UE) a été déterminant jusqu'à présent dans la réalisation des progrès au Mali et qu'il reste, en conséquence, '' indispensable''. Aussi, il a affirmé que la mise en £uvre d'un accord de paix final et l'efficacité des dépenses de développement ''sont directement liées et illustrent le lien étroit existant entre développement et sécurité'' au Mali. C'est dans ce sens qu'il a plaidé également pour l'inscription des efforts en cours dans le cadre plus vaste de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel. Ne pas sous-estimer les risques et les difficultés à venir Pour le Représentant spécial, un tel soutien est d'autant plus important à la lumière de l'insécurité persistante dans le nord du Mali, comme le montrent, a-t-il précisé, des tirs de mortiers à Gao, à Tombouctou et à Kidal, l'intensification des actes terroristes, principalement imputables à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), et la multiplication des violences meurtrières entre communautés touarègues et peules. Selon lui, ''il y a des signes d'espoir qui montrent que le Mali surmonte sa crise multiforme, mais nous ne devons pas, toutefois, sous-estimer les risques et les difficultés à venir''. Présent également à cette réunion du Conseil de sécurité, le ministre des Affaires étrangères du Mali, M. Abdoulaye Diop, a affirmé que toute solution durable à l'insécurité dans le nord malien passait par un dialogue politique inclusif ouvrant la voie au rétablissement de l'ordre public, à l'accès égal de tous les Maliens aux services de base et à la réconciliation intercommunautaire. Dans ce contexte, a fait remarquer le chef de la diplomatie malienne, le renforcement de l'assistance des pays, partenaires et donateurs demeure vital, notamment la mise à disposition de troupes en nombre suffisant et d'hélicoptères de combat et de transport militaire pour permettre à la MINUSMA de s'acquitter pleinement de son mandat. Se disant conscient, lui aussi, de l'importance d'aligner les efforts déployés au Mali sur la Stratégie intégrée de l'ONU pour le Sahel, le ministre a annoncé que son pays présentera, très prochainement, une feuille de route visant, notamment, à maintenir l'attention sur les défis importants auxquels la région est confrontée et à se doter des priorités communes pour les initiatives à prendre au niveau régional.