L'association France-Palestine Solidarité a appelé jeudi le gouvernement français à intervenir pour exiger la fin du système de détention administrative, imposée aux prisonniers politiques palestiniens en grève de la faim en Israël pour protester contre cette politique "en violation flagrante du droit international". "A l'heure où le gouvernement d'unité nationale palestinienne est proclamé, à l'heure où une campagne internationale se développe dans le monde pour la libération du parlementaire palestinien Marwan Barghouti et de tous les prisonniers politiques palestiniens, la France doit intervenir pour exiger la fin du système de détention administrative", écrit l'Ong dans un communiqué. "L'impunité d'Israël doit cesser. Dans l'intérêt du droit. Dans l'intérêt de la paix", affirme-t-elle. Depuis le 24 avril, une grève de la faim des prisonniers palestiniens en détention administrative s'est étendue dans les prisons israéliennes. Les 5000 prisonniers politiques palestiniens détenus dans les geôles israéliennes ont participé le 8 mai à une grève d'avertissement en soutien à leurs camarades. Les détenus administratifs dénoncent la violation par l'administration pénitentiaire israélienne de l'accord qui avait permis de mettre fin à la longue grève de la faim de près de 2000 prisonniers, en mai 2012. En violation de cet accord, la détention administrative qui est à nouveau une "pratique ordinaire" concerne aujourd'hui 192 prisonniers, dont 9 députés palestiniens, pour des périodes de 6 mois indéfiniment renouvelables sans que leur soit communiqué de chef d'accusation. L'Ong affirme que cette pratique est "totalement arbitraire" et constitue "une violation grave du droit international en contrevenant au droit à la liberté et à la sécurité de la personne et au droit à un procès équitable, garantis notamment par les articles 9 et 14 du Pacte International relatif aux droits civils et politiques ratifié par Israël". D'autres Ong internationales de défense des droits de l'homme, ont de leur côté unanimement dénoncé ce système au moment où des organisations palestiniennes et israéliennes, soutenues par l'Autorité palestinienne, ont demandé à Catherine Ashton, la Haute représentante de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, à faire pression sur Israël pour honorer l'accord du 11 mai 2012, l'exhortant à "intervenir en urgence" en faveur des détenus palestiniens. L'ensemble de ces Ong déplorent l'obstination d'Israël à maintenir ce système carcéral, "destiné à détruire toute résistance à l'occupation" et dénoncent la décision du gouvernement israélien annonçant, dans la nuit de mercredi à jeudi, un nouvel appel d'offres pour la construction de 1100 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie occupée et de 400 logements à El Qods-Est annexée et occupée. Cette annonce vient en réaction à la formation du nouveau gouvernement palestinien, et met en péril le processus, soutiennent ces Ong. Le nouveau gouvernement palestinien de consensus national, composé de personnalités indépendantes a prêté serment lundi et a été favorablement accueilli par les Etats-Unis, l'Onu, l'Union européenne (UE) et la Russie. Devant la fusion des rangs palestiniens, Israël, a réagi en menaçant de prendre des sanctions supplémentaires contre l'Autorité palestinienne.