L'interdiction de la transhumance politique devrait être élargie aux élus des Assemblées locales, a suggéré le Parti des Travailleurs (PT), dans le cadre des consultations pour la révision de la Constitution, a annoncé, dimanche à Alger, sa Secrétaire générale, Louisa Hanoune. Outre les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), la transhumance politique devrait être également "interdite" aux élus des Assemblées locales en raison de la "corruption" qui peut y sévir, a argumenté Mme Hanoune, lors d'une conférence de presse au siège du parti. La nouvelle mouture de la Constitution, telle que présentée par la Présidence de la République, comporte, entre autres articles, l'interdiction du nomadisme politique pour les parlementaires de l'APN. Enumérant l'essentiel des propositions émises par son parti en perspective du futur texte fondamental du pays, la conférencière a assuré être en "accord" avec la Présidence de la République, initiatrice de la révision sur de "nombreux" points. Le PT a néanmoins formulé 22 propositions d'amendements d'articles et une cinquantaine de nouvelles dispositions, a-t-elle informé. L'apport du PT se veut répondre à deux paramètres essentiels, à savoir le "renforcement du front national à travers des alternatives de réformes politiques et institutionnelles profondes", de même que la " préservation de la nation" sur les plans social et économique, a expliqué son leader. Sur le plan politique, le PT a notamment proposé le "renouvellement de l'ensemble des Assemblées élues locales pour devenir plus conformes aux nouveaux textes de loi". De même que le "droit du citoyen à révoquer" les responsables indignes de leurs mandats et ce, à tous les niveaux de responsabilités, a-t-elle rappelé. Le PT a, en outre, exprimé son opinion quant au "renforcement de la citoyenneté", la "séparation" entre les pouvoirs ainsi que "l'indépendance" de la justice. Il a, par ailleurs, estimé que le chef de l'Etat ne doit pas présider le Conseil supérieur de la magistrature, et qu'il doit désigner un ministre "civil" de la Défense nationale. Sur les mandats présidentiels, le PT s'est dit moins soucieux du nombre que de la "transparence" du processus électoral, suggérant, à ce propos, une "commission indépendante de contrôle et d'organisation des élections". La suppression du Conseil de la nation, l'approbation des candidatures indépendantes par plus d'un parti ainsi que le droit citoyen à la saisine du Conseil constitutionnel, ont également figuré parmi les initiatives transmises par le PT. S'agissant du volet socio-économique, le PT a suggéré la "protection" du produit national, à travers notamment la "préférence" nationale, le "renforcement" des droits à la santé, au logement et à l'enseignement gratuit, ainsi que la "protection" de la jeunesse par la mise en place d'un revenu minimum d'insertion (RMI) et "l'institutionnalisation d'une échelle mobile des salaires. La criminalisation du travail des enfants, de la violence contre les femmes, l'annulation de la peine de mort, l'institutionnalisation des droits à la culture et à l'environnement ainsi que "la protection des droits syndicaux", ont, en outre, figuré parmi les amendements proposés par la formation dirigée par Mme Hanoune. Plus particulièrement, il a été suggéré à Ahmed Ouyahia, qui dirige lesdites consultations, d'introduire le droit syndical pour le corps de la police, et ce, "à l'instar d'autres pays comme la Tunisie et la France", a noté la conférencière. Abordant les activités futures de son parti, Mme Hanoune a informé de la tenue, le 6 juillet prochain d'une conférence économique au siège de l'APN, en concertation avec l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de l'université d'été du parti, du 18 au 20 juillet prochains.