Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a plaidé dimanche à Hammamet (Tunisie) pour dégager une approche devant inciter les parties libyennes à engager un dialogue sérieux et global afin de surmonter la crise politique et sécuritaire qui secoue le pays. Intervenant à la réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye, M. Lamamra a exhorté les représentants des pays voisins à définir les contours d'une approche devant permettre d'engager un dialogue entre les parties libyennes pour arrêter l'effusion du sang des Libyens, assurer le consensus national, consolider les institutions de l'Etat et préserver sa souveraineté et son intégrité territoriale loin de toute ingérence étrangère. Pour le chef de la diplomatie algérienne, la période de transition difficile que traverse la Libye actuellement, nécessite la poursuite des efforts collectifs pour soutenir le processus de transition en faveur de la sécurité et de la stabilité. Il a, par ailleurs, estimé qu'il était de la responsabilité des Etats voisins de la Libye d'œuvrer étroitement à la recherche des moyens les plus appropriés permettant au peuple libyen frère de surmonter cette conjoncture difficile et de prendre des décisions devant renforcer la stabilité dans ce pays et d'assurer la protection de ses frontières avec les Etats voisins. Evoquant la détérioration de la situation politique et sécuritaire en Libye, M. Lamamra a insisté sur le soutien à apporter à ce pays pour l'aider à relever les défis aussi bien sécuritaires que politiques et économiques. Il a en outre rappelé la première réunion des Etats voisins de la Libye, initiée par l'Algérie, qui a permis, a-t-il dit, d'échanger les vues concernant les derniers développements survenus sur la scène libyenne et ses retombées sur les pays voisins. Il a indiqué dans ce sens que cette réunion avait porté sur les cadres et mécanismes adéquats pour soutenir la Libye à la faveur d'un mécanisme commun des pays voisins en coordination avec la Ligue arabe et la commission de l'Union Africaine (UA) pour dégager une approche commune et une feuille de route conformément à la volonté et priorités des Libyens. La réunion des ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye qui a débuté dimanche soir est consacrée à "l'examen des formes de soutien à ce pays pour lui permettre de surmonter sa crise sécuritaire et politique. Les participants ont notamment passé en revue les derniers développements en Libye et échangé les vues concernant le soutien aux initiatives libyennes en faveur de l'établissement d'un dialogue national et le parachèvement de l'édification des institutions de l'Etat et de la transition démocratique dans la paix et la sécurité. La réunion a pour objectif également d'aider la Libye à tenir une conférence nationale à laquelle participent toutes les parties libyennes en vue d'intensifier la coordination entre les pays de la région et de renforcer leur sécurité face au crime organisé et au trafic d'armes. Le ministère tunisien des Affaires étrangères avait souligné "la préoccupation des Etats voisins de la Libye quant à la situation dans ce pays et ses retombées directes sur leur sécurité". Près de trois ans après la chute du régime de Mouammar El Gueddafi, la Libye reste en proie à une instabilité politique et sécuritaire qui préoccupe les pays voisins, estiment les observateurs.