La Ligue arabe a appelé lundi "à des actions rapides" dans la bande de Ghaza, quelques heures avant une réunion ministérielle au Caire pour discuter de la situation dans l'enclave palestinienne, où 172 Palestiniens sont tombés en martyrs en sept jours d'agression israélienne. Tôt lundi, Israël a de nouveau lancé des raids aériens et des tirs d'artillerie sur la bande de Ghaza. Outre les dégâts matériels, les autorités de la région n'ont pas fait état de victimes dans l'immédiat. Depuis le début de l'opération israélienne baptisée "Bordure protectrice", les agressions israéliennes sur la bande de Ghaza ne connaissent pas de répit, faisant au total 172 morts et au moins 1.130 blessés, en majorité des civils palestiniens. Ce conflit est le plus meurtrier depuis l'offensive de novembre 2012, qui avait fait 177 morts palestiniens. La Ligue arabe se réunit La réunion de la Ligue arabe, prévue à 19H00 GMT et à laquelle le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, prendra part, "a pour but de trouver une solution pour arrêter le bain de sang de civils palestiniens et pour définir une position arabe commune sur ce sujet", a déclaré la diplomatie égyptienne dimanche soir dans un communiqué. Quelques heures avant de la réunion, l'organisation panarabe a réclamé dans un texte préliminaire, qui sera soumis aux ministres des Affaires étrangères, "des actions rapides pour faire cesser immédiatement l'agression israélienne à Ghaza et pour protéger les Palestiniens". Une réunion extraordinaire de l'Union parlementaire arabe (UPA) est également prévue jeudi au Caire, à la demande du Conseil national palestinien. Le secrétaire du Conseil national palestinien Mohamed Sbih a déclaré que cette réunion extraordinaire portera sur l'agression israélienne contre le peuple palestinien en Cisjordanie, Ghaza, El Qods et dans les territoires palestiniens occupés en 1948. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a décidé dimanche de soumettre à l'ONU une demande officielle pour placer l'Etat de Palestine qui subit "une agression sauvage (...) ayant atteint un stade de génocide" sous protection internationale. Cette demande vise aussi à "pousser la communauté internationale à assumer ses responsabilités devant les violations du droit international", selon le comité exécutif de l'OLP. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lui demandant de "prendre les mesures adéquates pour faire appliquer cette requête". Il réclame également la création immédiate d'une commission d'enquête. Le président Abbas avait déjà demandé à la Suisse, dépositaire de la 4ème Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre, de réunir les parties contractantes à cette convention de 1949 afin de leur demander de sanctionner Israël en tant que "puissance occupante" et donc responsable de la sécurité des civils. De son côté, Hanan Ashrawi, membre de l'OLP, a indiqué que la Palestine envisage d'adhérer à 20 conventions internationales d'ici quelques jours. Le chef de l'ONU a déploré dimanche la mort de "trop de civils palestiniens" envers qui il "sent une responsabilité" car empêchés de "jouir de la liberté et de la dignité qu'ils méritent". Il s'est dit également "alarmé que l'appel du Conseil de sécurité pour un cessez-le feu, n'est pas été entendu et que la situation dans et autour de la bande de Ghaza semble se détériorer". Sur le terrain, des milliers de Palestiniens continuent de fuir le nord du territoire palestinien. L'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (UNRWA) en avait comptabilisé 17.000 dans ses installations dimanche soir, contre 4.000 dans l'après-midi. Par ailleurs, Israël a poursuivi sa campagne de répression en Cisjordanie, arrêtant 23 Palestiniens dans la nuit, dont onze députés du Hamas, selon des sources sécuritaires palestiniennes. Et, un Palestinien de 20 ans a été tué par des tirs de l'armée israélienne lundi matin au sud d'El Khalil.