La situation ne cesse de se dégrader dans la bande de Ghaza en raison de la poursuite, pour le 12e jour consécutif, des agressions israéliennes sur cette enclave palestinienne faisant plus de 300 martyrs palestiniens et provoquant le déplacement de plus de 40.000 personnes. Au total, 316 Palestiniens, dont de nombreux femmes et enfants, sont tombés en martyrs depuis le début le 8 juillet de l'offensive israélienne "Bordure protectrice", qui a également fait plus de 2.280 blessés palestiniens. Selon le Centre palestinien pour les droits de l'Homme, basé à Ghaza, les civils représentent plus de 80% des victimes des agressions israéliennes, les plus meurtrières depuis celles de décembre-janvier 2008-2009, qui avaient coûté la vie à 1.400 Palestiniens. De plus, le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour atteindre 40.000 personnes, selon l'agence de l'ONU dans cette bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million d'âmes soumises à un strict blocus israélien depuis plus de huit ans. Du fait de l'offensive barbare de l'occupation israélienne, quelque 70% des secteurs de la bande de Ghaza sont privés d'électricité, selon les autorités locales. "Toutes les lignes avec Israël ont été coupées. Nous ne recevons aucune électricité d'Israël. D'habitude nous recevons 120 MW. Aujourd'hui, c'est zéro", a déploré le directeur de l'Office de l'électricité à Ghaza, Fathi Cheikh Khalil. Ban Ki-moon attendu dans la région Préoccupé par la situation explosive à Ghaza, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon est attendu ce samedi dans la région, pour aider, "à mettre fin à la violence et à trouver une solution" au conflit, selon le secrétaire général adjoint pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman. "Le secrétaire général est prêt à jouer son rôle (dans un règlement pacifique)", a-t-il déclaré. Dans sa réaction au lancement jeudi soir par Israël de l'offensive terrestre à Ghaza, M. Ban "redoute que l'assaut terrestre israélien n'aggrave encore un bilan humain déjà consternant", a dit M. Feltman. Dans le même contexte, le président palestinien Mahmoud Abbas a estimé vendredi que l'offensive terrestre israélienne "va causer davantage d'effusion de sang" et compliquer les efforts" pour mettre fin au conflit dans la bande de Ghaza. Par ailleurs, M. Abbas a adressé une lettre à la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des Conventions de Genève afin d'organiser une conférence d'urgence sur la situation à Ghaza. Selon la Palestine, devenue membre des 4 Conventions de Genève et au 1er protocole additionnel tout récemment, le 2 avril dernier, la 4ème Convention de Genève qui vise à protéger "les personnes civiles en temps de guerre" est violée par les agissements d'Israël. Vives préoccupations à l'étranger De nombreux pays continuent d'exprimer leur inquiétude de la dangereuse escalade israélienne à Ghaza notamment après le lancement de l'offensive terrestre. Pour l'Algérie, l'intervention militaire terrestre lancée par l'armée d'occupation "est une dangereuse fuite en avant qui traduit le peu de cas que fait l'agresseur israélien des appels incessants de la communauté internationale à l'apaisement et à l'arrêt des attaques contre le peuple palestinien sans défense", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "Cette nouvelle escalade, outre le fait qu'elle a ôté la vie à des centaines de civils innocents et terrorisé une population qui ne demande qu'à vivre en paix, est de nature, compte tenu des tensions qui caractérisent le contexte régional, à imposer de nouveaux défis à la question globale de la paix et de la sécurité dans la région du Moyen-orient et dans le monde", a affirmé le communiqué du MAE. Pour sa part, l'Egypte a dénoncé "l'escalade" israélienne à Ghaza et souligné que l'offensive terrestre comme les raids aériens "ne font qu'aggraver la situation et n'aident pas Israël à assurer sa sécurité", a dit un porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères. Dénonçant un "bilan humain extrêmement lourd" à Ghaza, Paris a, de son côté, estimé par le biais du ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius qu'un cessez-le-feu était "urgent et impérieux" dans l'enclave palestinienne. L'Union européenne (UE) s'est dite elle aussi "très préoccupée" par "l'escalade" à Ghaza et a appelé à un cessez-le-feu "immédiat". L'Espagne a "déploré" l'opération terrestre israélienne dans la bande de Ghaza et appelé au "respect scrupuleux de la vie des civils et des installations publiques comme les écoles et les centres de santé", selon le ministère des Affaires étrangères. Dans d'autres pays comme la Bosnie ou la Turquie, des manifestations de solidarité au peuple palestinien ont été organisées vendredi pour dénoncer l'agression israélienne contre les Ghazaouis.