Le département d'Etat américain a salué lundi la nomination récente de l'Algérien Said Djinnit au poste d'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la région des Grands Lacs, en précisant que M. Djinnit apporte avec lui "une longue histoire d'engagement diplomatique en Afrique". "Le Secrétaire d'Etat (John Kerry) félicite la nomination de Said Djinnit, de l'Algérie, comme nouvel Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands Lacs d'Afrique", a indiqué la porte-parole adjointe du département d'Etat, Marie Harf, dans un communiqué. Le chef de la diplomatie américaine a affirmé que "M. Djinnit apporte avec lui une longue histoire d'engagement diplomatique en Afrique, après avoir été le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest et Chef du Bureau des Nations unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA) ainsi que Commissaire pour la paix et la sécurité à l'Union africaine". Dans ce sillage, le secrétaire d'Etat américain a considéré que "le leadership de M. Djinnit intervient à un moment critique dans la mise en œuvre de l'accord-cadre" pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région signé en 2013. Les Etats-Unis, a poursuivi M. Kerry, "continueront à travailler en étroite collaboration avec les dirigeants régionaux et les Nations unies dans un engagement partagé et durable pour la région des Grands Lacs". Il est à rappeler que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait annoncé jeudi dernier la nomination de Saïd Djinnit comme son Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, succédant à l'Irlandaise Mary Robinson nommée, pour sa part, Envoyée spéciale de l'ONU pour les changements climatiques. Agé de 60 ans et diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA) en 1977, le diplomate algérien a joué un rôle clé, en tant que Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, dans les efforts collectifs de médiation et de bons offices en Guinée, qui ont évité le déclenchement d'un conflit potentiel et permis la tenue, en juin et novembre 2010, de la première élection présidentielle démocratique dans ce pays. Il a également contribué à un certain nombre d'initiatives entreprises le plus souvent conjointement avec la CEDEAO et l'UA dans le cadre de la recherche de solutions pacifiques et démocratiques aux crises post-coup d'Etat, en Mauritanie, au Niger et au Mali et aux crises électorales, au Togo, au Bénin et en Côte d'Ivoire. En 2013, il a été le Facilitateur international du dialogue inter-guinéen ayant abouti à l'accord du 3 juillet 2013 qui a créé les conditions pour la tenue d'élections législatives libres et pacifiques en septembre 2013. Il s'était également engagé, en tant que Chef de l'UNOWA, dans les efforts visant à nouer des partenariats pour la paix en Afrique de l'Ouest entre les Nations unies et les principaux acteurs régionaux, notamment la CEDEAO et l'Union africaine, ainsi que dans la promotion de stratégies régionales destinées à relever les défis transfrontaliers dans la région du Sahel, au lendemain de la crise libyenne. M. Djinnit avait aussi contribué aux efforts, dans le cadre de l'Union du Fleuve Mano, pour améliorer la sécurité et la coopération des Etats membres, en plus de son engagement à la lutte contre la piraterie maritime dans le Golfe de Guinée et la criminalité transnationale organisée, notamment le trafic de drogue, à travers l'élaboration et la mise en œuvre du plan régional de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de l'Initiative de la Côte Ouest Africaine (WACI) dont il est le président de son Comité Politique. En outre, l'UNOWA a contribué sous la direction de cet ancien commissaire de paix et de sécurité de l'Union africaine, à la promotion de la bonne gouvernance, de l'état de droit, de la réforme du secteur de sécurité, ainsi que des droits de l'homme en Afrique de l'Ouest. M. Djinnit a particulièrement encouragé la participation des femmes dans la médiation, la prévention des conflits et les processus de consolidation de la paix. L'ambassadeur Djinnit avait présidé, par ailleurs, la Commission mixte Cameroun-Nigeria (CMCN), créée en novembre 2002 pour superviser la mise en œuvre pacifique de la décision de la Cour Internationale de Justice, relative à la frontière terrestre et maritime entre le Cameroun et Nigeria. Avant de rejoindre l'OUA-UA, M. Djinnit a occupé diverses fonctions diplomatiques pour l'Algérie (1977-1989), y compris en qualité de Chef du Bureau des Affaires politiques de l'OUA et des Mouvements de Libération au ministère des Affaires étrangères (1979-1982), de Conseiller auprès de l'ambassade d'Algérie en Ethiopie chargé des Affaires politiques de l'OUA (1982-1986) et de Chef de mission adjoint en Belgique, chargé des relations avec l'UE (1986-1989).