Les Etats-Unis ont fait part dimanche de leur souhait de voir la Russie résoudre son conflit avec l'Ukraine avant le sommet du G20 en novembre en Australie, au lendemain de la signature d'un mémorandum de paix aux négociations de Minsk entre les représentants du gouvernement ukrainien et les séparatistes prorusses. "Le but, c'est que ces problèmes soient en voie d'amélioration, de manière à ce que cela soit résolu d'ici au mois de novembre", a déclaré le secrétaire américain au Trésor, Jack Lew, en référence au conflit entre Kiev et les séparatistes pro-russes dans l'Est de l'Ukraine, soutenus par Moscou, selon l'Occident. M. Lew s'exprimait à l'issue d'une réunion de deux jours des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des nations du G20, à Cairns, une rencontre de préparation du sommet de l'organisation en novembre à Brisbane, autre ville d'Australie, pays qui en assure la présidence tournante. "Dans l'éventualité où la situation ne serait pas meilleure, je crois qu'à l'occasion d'une réunion, le président Poutine entendrait directement ce qu'il entend avec les sanctions économiques et à travers d'autres expressions en ce moment, à savoir que les agissements de la Russie sont inacceptables", a-t-il ajouté. "L'objectif ici est de résoudre la situation, et pour la Russie de régler cela par la voie diplomatique, de façon à ce que l'Ukraine puisse retrouver une activité normale et une croissance de son économie", a encore dit M. Lew. L'opposition à la présence du président russe Vladimir Poutine à Brisbane s'était accentuée après le crash en juillet de l'avion de ligne de Malaysian Airlines qui a tué ses 298 occupants dans l'est de l'Ukraine, près de la frontière avec la Russie. Kiev et les Occidentaux accusent les rebelles pro-russes d'avoir abattu l'appareil avec un missile sol-air fourni par la Russie, ce que Moscou dément. Samedi, à Cairns, le Trésorier australien Joe Hockey a indiqué qu'un consensus se dégageait pour la participation de la Russie au G20 de Brisbane. "Si l'un des participants devait être exclu pour diverses raisons, il faudrait l'accord de tous les participants au G20", avait déclaré le Trésorier Hockey, équivalent australien d'un ministre de l'Economie et des Finances. Or, "nous avons consulté un grand nombre de pays, et le retour a été clair sur le fait que nous nous attendons bien sûr à ce que la Russie participe au G20", avait-il souligné. Signature d'un mémorandum à Minsk, ultime tentative pour ramener la paix dans l'Est de l'Ukraine La veille, les représentants du gouvernement ukrainien et les séparatistes pro-russes ont convenu d'un cessez-le-feu et de la création d'une zone démilitarisée de 30 km dans l'Est de l'Ukraine, ont-ils annoncé au terme de sept heures de pourparlers à Minsk. "Nous avons signé un mémorandum", a déclaré à la presse l'émissaire de Kiev, l'ex-président Leonid Koutchma. Le document en neuf points prévoit notamment un arrêt de l'usage des armes et un retrait de 15 km des artilleries lourdes des deux camps depuis leur "ligne de contact", a précisé M. Koutchma. "Ce sera l'occasion de créer une zone de cessez-le-feu d'au moins 30 kilomètres de large", a-t-il ajouté. Cet accord est la dernière tentative en date pour tenter de ramener la paix dans l'Est de l'Ukraine, où séparatistes pro-russes et armée ukrainienne s'affrontent depuis avril. Ce groupe de contact, composé également de représentants de la Russie et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), avait conclu le 5 septembre un "protocole de cessez-le-feu", formulé de manière vague, qui a permis une désescalade de la violence sans pour autant arrêter complètement les combats. Les belligérants ont convenu de ne pas utiliser des armes lourdes dans des zones peuplées et d'interdire les avions de combat et les drones de survoler la zone de sécurité qui sera sous surveillance de l'OSCE, a expliqué Leonid Kouchma. Le mémorandum prévoit également que "tous les groupes armés, les équipements militaires, les combattants et les mercenaires" ne pénètrent pas dans cette zone. Il "devrait créer une zone de complète sécurité", a indiqué de son côté Igor Plotnitsky, représentant séparatiste de la "République populaire de Lougansk", ajoutant que le statut des régions de Lougansk et Donetsk, contrôlées par les séparatistes, n'avaient pas été discuté. En cinq mois, le conflit dans l'est de l'Ukraine a fait près de 2.900 morts et a poussé plus de 600.000 civils à fuir.