L'ex-président ukrainien Léonid Koutchma, qui représente Kiev dans les négociations, a déclaré espérer la signature d'une nouvelle «trêve» hier dans la capitale bélarusse. Les pourparlers de paix à Minsk entre Kiev et les séparatistes, encadrés par la Russie et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (Osce) à l'appel du président ukrainien Petro Porochenko, se poursuivaient hier avec l'espoir de signer un accord de paix entre les parties en conflit au moment où les combats regagnent en intensité. L'ex-président ukrainien Léonid Koutchma, a ainsi déclaré «Nous espérons signer samedi un document pour développer le mémorandum» signé en septembre. Les rebelles exigent eux que Kiev nomme un représentant «capable de mettre en oeuvre les accords conclu», critiquant implicitement le choix de l'ex-président Koutchma. L'Osce qui participe, de même que la Russie, aux pourparlers de paix a déclaré qu'un «document contraignant sur un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes de la ligne de contact» devrait être signé hier dans la capitale bélarusse où avaient été conclu les accords de paix de base pour l'est de l'Ukraine en septembre. Ce document contient une série de mesures concrètes en vue d'une désescalade, a souligné l'Osce dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi. En mauvaise posture sur le plan militaire, le président Petro Porochenko avait appelé jeudi à des négociations de paix d'«urgence» à Minsk. Alors que les combats font rage sur toute la ligne du front, les séparatistes ont menacé de «poursuivre l'offensive jusqu'à la libération totale des régions de Donetsk et de Lougansk», dont une grande partie est toujours contrôlée par le gouvernement de Kiev, en cas d'échec de négociations de paix. «En cas d'échec des négociations et de poursuite des tirs visant les localités dans les deux républiques, nous nous réservons le droit de poursuivre l'offensive jusqu'à la libération totale des régions de Donetsk et de Lougansk». Sur le terrain, les combats étaient particulièrement violents, mais ce sont les civils qui paient le plus lourd tribut avec au moins 19 personnes tuées, au cours des dernières 24 heures, dans des bombardements à Donetsk. L'armée a pour sa part annoncé avoir perdu cinq soldats, tandis que le dirigeant de la république séparatiste de Donetsk Alexandre Zakhartchenko a appelé les militaires ukrainiens de Debaltseve à se rendre. «J'aimerais m'adresser à tous les militaires ukrainiens: déposez les armes et partez! Vous avez une chance de sauver vos vies», a-t-il lancé sur une chaîne de télévision russe. Sur le front diplomatique, l'Ukraine va recevoir le 5 février le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui apportera à Kiev «un soutien sans failles» dans le conflit dans l'Est avant de se rendre à Munich pour la conférence sur la sécurité où il devrait rencontrer son homologue russe Sergueï Lavrov. L'Union européenne a accru de son côté cette semaine sa pression sur la Russie pour son rôle présumé dans la crise ukrainienne, en prolongeant de six mois les sanctions ciblées adoptées en mars contre des personnalités séparatistes, et en élargissant la liste noire déjà longue de 132 personnes visées par un gel de leurs avoirs et une interdiction de voyager dans l'UE. Réagissant vendredi, Moscou a estimé qu'il était «temps que l'UE réfléchisse enfin à sa (politique) de confrontation à coups de sanctions qui ne mène nulle part et qui ne fait que porter préjudice aux peuples et aux économies de nos pays». Et à Paris, la France et la Pologne ont appelé à «un cessez-le-feu immédiat» et demandé à la Russie de cesser «toute forme de soutien aux séparatistes».