L'ancien président ukrainien, Léonid Koutchma, qui représente l'Ukraine, le représentant russe, Mikhaïl Zourabov, et celui de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, Heidi Tagliavini, espéraient signer une trêve avec les séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, où l'armée ukrainienne a subi les plus lourdes pertes en neuf mois de conflit avec 15 soldats tués en 24 heures. Face à des violences qui ont atteint ces derniers jours un niveau critique, l'OSCE a déclaré qu'un « document contraignant sur un cessez-le-feu immédiat et le retrait des armes lourdes de la ligne de contact » devrait être signé à Minsk où avaient été conclus les premiers accords de paix pour l'est de l'Ukraine en septembre. Vendredi dernier, les rebelles avaient menacé en cas d'échec des négociations d'élargir leur offensive « jusqu'à la libération totale des régions de Donetsk et de Lougansk », dont une grande partie est toujours contrôlée par le gouvernement de Kiev. Le ministre ukrainien de la Défense, Stepan Poltorak, a annoncé, hier, que la ville stratégique de Debaltseve, qui relie les capitales rebelles de Donetsk, est désormais « en partie contrôlée par les groupes rebelles ». Un responsable militaire séparatiste, Edouard Bassourine, a, pour sa part, affirmé que les rebelles avaient « encerclé » les troupes ukrainiennes, au nombre de 8.000 hommes, présentes à Debaltseve. L'armée ukrainienne a fait état, hier, de combats à Vougleguirsk, dont la prise par les séparatistes signifierait un encerclement quasi total de Debaltseve. Selon le chef de la police régionale Viatcheslav Abroskine, Debaltseve et Vougleguirsk sont « privées d'électricité, d'eau, de chauffage et de communications ». Sur le front diplomatique, l'Ukraine va accueillir le 5 février, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, qui apportera à Kiev « un soutien sans faille » dans le conflit avant de se rendre à Munich pour la conférence sur la sécurité où il devrait rencontrer son homologue russe, Sergueï Lavrov. Son dernier déplacement en Ukraine date du 4 mars 2014, peu après la chute du régime prorusse et avant l'annexion de la Crimée par la Russie. L'ambassadeur des Etats-Unis en Ukraine, Geoffrey Pyatt, a souligné que les Etats-Unis n'avaient « pas épuisé tous les moyens pour faire payer à la Russie le coût » pour son rôle dans le conflit ukrainien, dans un entretien à l'hebdomadaire ukrainien Dzerkalo Tyjnia paru hier.