Le ministre de la Communication, Hamid Grine a installé, dimanche à Alger, M. Miloud Chorfi à la tête de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. La cérémonie d'installation s'est déroulée en présence de cadres du ministère de la Communication et de responsables d'organes de presse. M. Grine a affirmé, à cette occasion, que la mise en place de cette autorité constituait un "évènement historique" car, a-t-il dit, "c'est la première fois depuis l'indépendance qu'une telle instance voit le jour pour organiser et réguler le secteur audiovisuel en Algérie". Le ministre a salué la nomination de M. Chorfi à la tête de cette instance rendant hommage à son expérience dans le domaine. "M. Chorfi est un ancien journaliste de la Radio et de la Télévision nationales et a déjà présidé le Conseil national de l'audiovisuel et la commission de l'information de l'Assemblée populaire nationale", a rappelé M. Grine. "Je dois dire, à ce titre, que des profils comme celui de M. Chorfi ne sont pas légions", a-t-il ajouté. S'agissant de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel proprement dite, M. Hamid Grine a rappelé le premier Conseil des ministres lors duquel le président de la République avait instruit le Gouvernement pour procéder, sans délais, à l'installation des autorités de la presse écrite et de l'audiovisuel. Le ministre a, d'autre part, indiqué que l'installation de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel sera suivie de l'installation de l'Autorité de régulation de la presse écrite, après identification des journalistes professionnels. A cet effet, il a rappelé l'installation de la Commission provisoire de la carte de journaliste professionnel chargée d'identifier les journalistes professionnels qui pourront par la suite élire leurs représentants au sein de l'Autorité de régulation de la presse écrite (composée de 7 élus et 7 désignés). Par ailleurs, M. Grine a énuméré les missions et prérogatives de l'Autorité de régulation de l'Audiovisuel, soulignant que cette instance jouait un rôle consultatif et veillait au règlement des contentieux et au contrôle du fonctionnement du secteur. De son côté, M. Chorfi a exprimé ses remerciements au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour la confiance dont il l'a investi en le nommant à la tête de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel. La mise en place de cette instance signifie que l'Algérie amorce une ère nouvelle en matière d'information pour l'édification du secteur audiovisuel sur des bases nouvelles qui lui permettront de franchir des étapes dans la concrétisation des aspirations des professionnels, a-t-il soutenu. M. Chorfi s'est engagé à faire de cette instance "un nouveau jalon" qui viendrait s'ajouter aux réalisations déjà accomplies en Algérie dans le secteur audiovisuel, ajoutant que la réalisation des objectifs de cette autorité de régulation exigeait "la conjugaison de tous les efforts" pour poursuivre la marche du secteur. M. Chorfi s'est dit honoré par sa nomination à la tête de cette instance qui lui permettrait, a-t-il dit de prendre part aux efforts visant à batir et à renforcer les fondements des organes de l'Etat dans le cadre du programme du président de la République qui "accorde, dans ses réformes politiques, une place particulière à l'audiovisuel dans un souci de promouvoir le secteur et d'oeuvrer à la régulation de la loi le régissant". Les missions de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel Plusieurs missions sont attribuées à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel dont le président, Miloud Chorfi, a été installé dimanche à Alger par le ministre de la Communication, Hamid Grine. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel, composée de neuf membres, doit, selon la loi n° 14-04 du 24 février 2014 relative à l'activité audiovisuelle publiée dans le Journal officiel n°16 du 23 mars 2014, veille à l'impartialité des personnes morales exploitant les services de communication audiovisuelle relevant du secteur public. Elle est chargée de garantir l'objectivité et la transparence, de veiller à la promotion et au soutien des deux langues nationales et de la culture nationale et au respect de l'expression plurielle des courants de pensée et d'opinion dans les programmes des services de diffusion sonore et télévisuelle, notamment lors des émissions d'information politique et générale. Selon la même loi, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel doit veiller à ce que tous les genres de programmes présentés par les éditeurs de services de communication audiovisuelle reflètent la diversité culturelle nationale, au respect de la dignité humaine et à la protection de l'enfant et de l'adolescent. Elle doit faciliter l'accès des personnes souffrant de déficiences visuelles et/ou auditives aux programmes mis à la disposition du public par toute personne morale exploitant un service de communication audiovisuelle, veiller à valoriser la protection de l'environnement et de la promotion de la culture environnementale et la préservation de la santé, de la population, de façon permanente. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel est appelée aussi à veiller à ce que les évènements nationaux d'importance majeure définis par voie réglementaire, ne soient pas retransmis en exclusivité, de manière à priver une partie importante du public de la possibilité, de les suivre en direct ou en différé, sur un service de télévision à accès libre. Pour accomplir ses missions, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel a les prérogatives d'instruire les demandes de création de services de communication audiovisuelle et de se prononcer sur leur recevabilité, d'octroyer les fréquences mises à sa disposition par l'organisme public chargé, de la télédiffusion, en vue de la création de services de communication audiovisuelle terrestre. Dans le même contexte, l'Autorité applique les règles relatives aux conditions de production, de programmation et de diffusion des émissions d'expression directe ainsi que des émissions des médias audiovisuels lors des campagnes électorales, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. Elle applique, aussi, les modalités de diffusion des émissions consacrées aux formations politiques et aux organisations nationales syndicales et professionnelles agrées, et fixe les conditions dans lesquelles les programmes de communication audiovisuelle peuvent comporter des placements de produits ou des émissions de télé-achat, ainsi que les règles relatives à la diffusion des messages d'intérêt général émis par les pouvoirs publics. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel formule des avis sur la stratégie nationale de développement de l'activité audiovisuelle, sur tout projet de texte législatif ou réglementaire concernant l'activité audiovisuelle et formule des recommandations pour le développement de la concurrence dans le domaine des activités audiovisuelles. En matière de règlement des différends, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel arbitre les litiges opposant les personnes morales exploitant un service de communication audiovisuelle, soit entre elles, soit avec les usagers, et instruit les plaintes émanant des partis politiques, des organisations syndicales et/ou des associations et toute autre personne physique ou morale, faisant état de violation de la loi par une personne morale exploitant un service de communication audiovisuelle. L'Autorité de régulation de l'audiovisuel est composée de neuf (9) membres nommés par décret présidentiel : cinq (5) membres, dont le président, sont désignés par le président de la République, deux (2) membres non parlementaires, proposés par le président du Conseil de la nation, et deux (2) membres non parlementaires, proposés par le président de l'Assemblée populaire nationale. Les membres sont choisis pour leur compétence, leur expérience et l'intérêt qu'ils accordent à l'activité audiovisuelle. Le mandat des membres est de six (6) ans, non renouvelable. Il est incompatible avec tout mandat électif, tout emploi public, toute activité, professionnelle ou responsabilité, exécutive dans un parti politique, à l'exception des missions provisoires dans l'enseignement supérieur et la supervision de la recherche scientifique. Le membre de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel ne peut, directement ou indirectement, percevoir des honoraires ou toute autre forme de rémunération, sauf pour services rendus avant son entrée en fonction. ne peut détenir, directement ou indirectement, des intérêts dans une entreprise ayant pour objet une activité, audiovisuelle, de cinéma, d'édition, de presse, de publicité, ou de télécommunications. Il est interdit à tout membre d'exercer une activité, liée à toute activité, audiovisuelle durant les deux (2) années qui suivent la fin de son mandat.