L'Etat de Palestine a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d'exiger la fin de l'occupation israélienne au plus tard en novembre 2016, alors qu'Israël persiste dans sa politique de colonisation et multiplie les violations à l'encontre des Palestiniens. Selon un projet de résolution remis à des membres du Conseil de sécurité, les dirigeants palestiniens demandent "le retrait complet d'Israël, puissance occupante, de la totalité des territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris El-Qods-est, aussi vite que possible et que ce soit réalisé en vertu d'un calendrier spécifique n'allant pas au-delà de novembre 2016". Selon le texte de quatre pages, le Conseil de sécurité affirmerait "sa vision d'une région où deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix au sein de frontières sûres et reconnues". Le texte, soumis par le groupe des pays arabes, demande aussi "l'arrêt complet de toutes les activités de colonisation d'Israël sur les territoires occupés depuis 1967, y compris al Qods-est". Il réclame également à l'institution internationale qu'elle respecte "l'indépendance et la souveraineté de l'Etat de Palestine et le droit à l'autodétermination du peuple palestinien". Ce projet s'inscrit dans la lignée du discours prononcé la semaine dernière par le président palestinien Mahmoud Abbas devant l'Assemblée générale de l'ONU, au cours duquel il a plaidé pour "l'indépendance de l'Etat de Palestine" et pour qu'elle intervienne "maintenant". Mercredi, M. Abbas a exprimé sa détermination à réclamer au Conseil de sécurité une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne, en dépit de pressions américaines et même si la relation avec Washington est déjà "tendue". Il a également prévenu qu'il ne renoncerait pas à adhérer à la Cour pénale internationale (CPI) en cas de veto américain à une future résolution sur la fin de l'occupation israélienne. "Les relations avec l'administration américaine sont tendues", a-t-il dit au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie). Le président palestinien a souligné que son pays subit de fortes pressions pour ne pas aller au Conseil de sécurité et adhérer à des organisations internationales. "L'atmosphère est tendue (...) et il n'est pas dans notre intérêt de la tendre davantage. Mais en même temps, je maintiens que nous ne pouvons pas revenir sur notre décision" de présenter une résolution au Conseil de sécurité, a-t-il martelé. Les pays européens et les Etats-Unis ont toujours affirmé que la meilleure route vers un Etat palestinien passait par des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, sans date butoir imposée. Israël poursuit la colonisation et la violence Les forces d'occupation israéliennes persistent à multiplier violations à l'encontre des Palestiniens, de leurs biens et leur patrimoine religieux, malgré l'accord sur un cessez-le-feu suite à l'agression militaire de la bonde de Ghaza qui à coûté la vie 2150 Palestiniens et les négociations indirectes qui ont suivi le drame. Mercredi, plus d'une vingtaine de Palestiniens ont été arrêtés en Cisjordanie par des soldats israéliens dans au moins quatre circonscriptions de Cisjordanie dont Beit Lahm, Jenine, El Khalil et Tobas. De plus, une unité spéciale israélienne s'en est prise à la zone Bark Sleiman située dans la localité El Khodr et celle de Artas au sud de Beit Lahm, arrêtant également un jeune palestinien pendant qu'il assurait son travail avant de le conduire dans un lieu inconnu. La veille, des colons israéliens se sont emparés de force de 25 appartements dans un quartier d'El-Qods-Est occupée, selon des habitants et des dirigeants palestiniens. L'armée israélienne a récemment mis en place plusieurs postes de contrôle sur les routes menant à El-Qods Est occupée et à la mosquée Al-Aqsa et a déployé un grand nombre de militaires pour entraver l'entrée des fidèles à la mosquée, a fait savoir le ministre chargé des affaires islamiques Hayel Daoud. Pour Saëb Erakat, un haut dirigeant palestinien, les colons ont été encouragés par le discours lundi à l'ONU du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui a eu recours au "langage de la haine". La semaine dernière, les autorités israéliennes ont donné le feu vert à la construction de 2.610 nouveaux logements à Al Qods-est occupée et annexée. Mercredi, le président américain Barack Obama, selon le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest, a exprimé sa vive préoccupation quand à ce nouveaux quota de colonisation affirmant que "s'ils menaient à bien les constructions dans cette zone, cela enverrait un message très troublant". "Cela ne pourrait que susciter la condamnation de la communauté internationale, éloigner Israël même de ses plus proches alliés, et empoisonner l'atmosphère non seulement avec les Palestiniens mais aussi avec les gouvernements arabes avec lesquels le Premier ministre Netanyahu a indiqué vouloir bâtir des relations", a encore dit le porte-parole.