Les participants à la 5e conférence annuelle sur la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique, tenue la semaine écoulée à Arusha en Tanzanie, ont appelé à délivrer l'Union africaine (UA) de la dépendance de l'aide internationale qui finance 97% des programmes africains d'ordre sécuritaire. L'UA est appelée à se débarrasser du "syndrome de dépendance" aux bailleurs de fonds dans le maintien de la paix et la sécurité, c'est la conviction exprimée samedi par des envoyés et des médiateurs participant à l'événement, organisé par l'UA et la Tanzanie, avec le soutien du Centre africain pour la résolution constructive des conflits (ACCORD) et l'Institut pour les études de sécurité (ISS). Ces intervenants ont souligné la nécessité de mettre au point une stratégie qui rend l'UA libre des "aides", exprimant leur inquiétude sur la dépendance accrue de l'UA vis-à-vis des Nations Unies dans le maintien de la paix et de la stabilité. "Le niveau actuel de la dépendance à l'aide des bailleurs de fonds est inacceptable et nous devons prendre des mesures audacieuses pour sortir de cette situation", a indiqué l'ambassadeur Kongit Sinegiogis, représentant permanent d'Ethiopie auprès de l'UA et de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA). Le budget 2015 de l'UA prévoit 142,6 millions USD pour le besoin opérationnel et 379,4 millions USD pour les programmes. Les 54 Etats membres prennent en charge seulement 28% de ce budget, alors que le reste viendrait des partenaires, a fait savoir un des présents à la rencontre, précisant que les bailleurs de fonds financent 97% des programmes de l'UA. "Bien qu'il y ait des efforts pour changer cette situation, nous avons besoin d'agir d'urgence", a-t-il déclaré. D'autres envoyés ont indiqué qu'il est grand temps pour l'UA de mobiliser ses propres ressources financières qui la permettrait de relever les défis sécuritaires. "L'UA ne doit pas compter beaucoup sur l'organisme international car parfois les aides attendues pourraient tarder", a affirmé le ministre tanzanien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Bernard Bembe. Il a ajouté que l'Afrique est confronté à certains nouveaux défis sécuritaires qui demandent des mesures internes. Le commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, l'ambassadeur Samil Chergui, a souligné par ailleurs la nécessité pour l'Afrique de rendre ses peuples capables de régler les conflits.