Dans sa quête d'une sécurité alimentaire la plus large possible, l'Afrique fait face à d'importants challenges, estime Oxfam international dans un rapport publié en marge du sommet africain de Syrte, en citant la trop forte dépendance du continent noir à l'aide extérieure, la sous-exploitation de ses richesses naturelles et la négligence de ses énormes potentialités de développement. L'ONG anglaise estime que l'UA doit prendre des mesures urgentes et radicales pour réformer sa politique agricole en impliquant davantage les collectivités locales, et exhorte les gouvernements africains à respecter les engagements pris lors du sommet de Maputo, en 2003, qui consistent à allouer 10% de leurs budgets nationaux au secteur agricole et au développement rural. Elle souligne aussi l'inconséquence des bailleurs de fonds internationaux qui auraient failli à leurs engagements envers les producteurs africains. «Seulement un peu plus d'un milliard de dollars ont été décaissés sur les 12 milliards promis, en 2008, pour aider les pays pauvres à faire face à la crise alimentaire mondiale», précise Oxfam en dénonçant les politiques biaisées des partenaires multilatéraux de l'Afrique, notamment la libéralisation forcée des marchés locaux et le soutien aux projets à grande échelle au détriment des petits exploitants qui constituent le fondement même de l'agriculture africaine. «Ainsi, alors que les dépenses agricoles dans les pays pauvres ont énormément diminué au cours des 20 dernières années, les Etats-Unis et l'Union européenne ont injecté respectivement 41 milliards et 130 milliards de dollars dans leurs marchés agricoles nationaux en 2007», lit-on dans le même rapport qui incite les Africains à prendre leur destin en main en se mettant sans tarder au travail.