envers des pays en développement qui peuvent être mobilisés en réhabilitant le marché carbone qui connaît une "régression fulgurante" ces dernières années, a estimé mercredi le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Noureddine Yassaa. "Les pays pauvres risqueraient de subir le fardeau des actions des pays les plus riches si d'autres pays puissants comme les Etats-unis d'Amérique n'affichent pas des engagements plus ambitieux", a indiqué M. Yassaa dans un communiqué de presse. "De telles actions de réduction d'émission de carbone doivent être accompagnées par des mécanismes de solidarité, en faveur des pays en développement, qui peuvent être mobilisés en réhabilitant le marché carbone qui connaît une régression fulgurante ces dernières années", a-t-il indiqué. Selon M. Yassaa, des projets de modernisation des infrastructures électriques et d'économie d'énergie, le développement des énergies renouvelables, le transfert de technologies et de connaissances et le renforcement des capacités sont autant de projets qui "doivent être financés en puisant du fond carbone ou le fond vert qui n'a pas encore vu le jour". Il a estimé que des projets d'interconnexions Sud-Nord "doivent être également financés par les pays développés pour éviter la surcapacité de la production d'électricité d'origine renouvelable dans les pays du sud, où se trouve le plus grand potentiel renouvelable notamment, solaire, pour assurer la pérennité de leur production et pour sécuriser le marché". "L'Europe a déjà fixé le cap de 40% de réduction d'émission de CO2, il convient donc à d'autres pays développés de faire de même", a souligné le directeur du CDER". Il a ajouté que les négociations internationales devant aboutir à un nouveau régime climatique prè-2020 lors de la Conférence de Paris, "s'annoncent difficiles pour les pays en développement qui ne sont pas historiquement responsables du réchauffement climatique et qui n'ont pas les moyens pour faire face et s'adapter aux conséquences des changements climatiques, pourtant ils sont les plus vulnérables". Il a également relevé qu'un régime climatique contraignant pour tous les pays, y compris les pays en développement, "ne va pas sans conséquences sur la croissance économique et la sécurité alimentaire de ces derniers, s'il n'est pas accompagné par des mécanismes de solidarité". Les négociations internationales doivent, selon M. Yassaa, "inciter les pays développés à faire preuve de solidarité envers les pays en développement en réhabilitant le marché carbone qui, n'est pas un fardeau pour les pays en développement si les prochaines négociations climatiques ne les obligent pas à faire de l'atténuation et faire plutôt de l'adaptation". A propos des objectifs fixés par l'Europe lors du dernier sommet des pays membres de l'Union européenne (UE), à savoir : réduire les émissions de CO2 d'au moins 40%, porter la part des énergies renouvelables à 27% et économiser l'énergie à hauteur de 27%, il a fait savoir que "certains observateurs trouvent que ces objectifs sont bien en deçà de ce qui est attendu de l'Europe pour donner l'exemple d'un leader mondial de lutte contre le réchauffement climatique". Il a ajouté que "le troisième objectif relatif à l'efficacité énergétique a suscité une vague de critiques de la part des experts qui jugent très faible par rapport à la capacité de l'Europe et par rapport à la crise énergétique que vit l'Europe à cause des situations instables en Ukraine et dans le Moyen-Orient", précisant que "l'économie d'énergie doit être une priorité en Europe, selon les experts".