Dix ans après la mort de Yasser Arafat, grand leader qui demeure présent dans les mémoires en Palestine, le président Mahmoud Abbas a déclaré lundi qu'il souhaitait faire transférer les dépouilles de son prédécesseur et chef de l'Organisation de libération de la Palestine à El Qods occupée. A l'occasion d'une cérémonie d'ouverture du musée consacré à Yasser Arafat, à Ramallah où se trouve actuellement sa tombe, M. Abbas a déclaré que l'ex leader, dont les causes de sa mort restent incertaines, méritait "de rester immortel au cœur de notre peuple", selon l'agence de presse palestinienne Ma'an. A 75 ans, M. Arafat meurt le 11 novembre 2004 près de Paris où il a été hospitalisé le 29 octobre après une brusque dégradation de son état de santé. Ses dépouilles seront par la suite transférées à Ramallah, en Cisjordanie. En 2012, sa veuve dépose plainte contre X pour assassinat auprès du parquet de Nanterre, en France, qui ouvre une information judiciaire. Des prélèvements effectués sur la dépouille d'Arafat le 27 novembre, sont répartis entre trois équipes d'experts suisse, française et russe. En 2013, les équipes russe et française excluront tout empoisonnement au polonium, contrairement aux Suisses. Abou Ammar est encore vivant pour les Palestiniens "Yasser Arafat est encore vivant dans nos esprits", selon de nombreux Palestiniens près de Ramallah, dans le camp de réfugiés d'Al-Jalazoun en Cisjordanie occupée, déplorant qu'"il nous manque cruellement, surtout ces dernières années, car sa mort a porté un coup dur à la cause palestinienne". Nombreux sont ceux qui ont gardé les photographies d'Abou Ammar, le nom de guerre de Yasser Arafat, vêtu de son traditionnel habit militaire et la tête recouverte de son inséparable keffieh noir et blanc. "Il est pour toujours dans nos cœurs et dans nos esprits, lui et les idées qu'il a portées", ont-ils déclaré. Né Mohammad Abdel Raouf Arafat al-Qoudwa al-Husseini, en 1929, Arafat a rejoint à 17 ans les groupes armés palestiniens avant de combattre lors de la guerre de 1948 consécutive à la création de l'Entité sioniste. A l'origine de la fondation, au Koweït en 1959, du mouvement palestinien Fatah qui a déclenché en 1965 la lutte armée contre l'occupant israélien, il prenait la tête, dix ans plus tard, de l'OLP. L'homme qui déclarait, en 1974 à l'ONU, "je suis venu porteur d'un rameau d'olivier et d'un fusil de révolutionnaire, ne laissez pas tomber le rameau de ma main", devenait symboliquement président d'un Etat palestinien indépendant après sa proclamation le 15 novembre 1988 en Algérie. Annulation des commémorations à Ghaza pour cause d'insécurité Dimanche, le porte-parole du mouvement Fatah à Ghaza, Fayez Abou Eita, a indiqué que les commémorations du 10e anniversaire de la mort de Yasser Arafat avaient été "officiellement annulées". "Nous avons été informés par les branches sécuritaire et politique du Hamas qu'elles étaient dans l'incapacité de garantir la sécurité" des célébrations, a-t-il expliqué, ajoutant que "face au danger que cela représente pour le public, nous avons dû nous décider à annoncer son annulation". Ces commémorations devaient être les premières dans la bande de Ghaza depuis la prise du pouvoir du mouvement de résistance Hamas en 2007. Ces commémorations interviennent au moment où l'occupant israélien continue dans sa politique de colonisation et d'agressions dans les territoires occupés palestiniens, fondée sur l'objectif d'annexion de la Palestine, et la destruction du processus de paix déjà chancelant. La bande de Ghaza a été dévastée et ravagée pendant 50 jours, (8 juillet-26 août), par les bombardements de l'occupant israélien, qui ont fait près de 2.200 morts palestiniens, dont une majorité de civils.