Arafat qui a disparu usé par l'âge et la désillusion de ne pas avoir vu naître l'Etat palestinien auquel il a aspiré, n'a pas eu droit une commémoration à Ghaza. Cinq ans après la mort de Yasser Arafat, le fondateur de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), le processus de paix entamé à Oslo en septembre 1993 n'est pas plus avancé et les Palestiniens n'ont jamais été aussi divisés. Confrontée à un gouvernement israélien qui refuse le démantèlement des colonies en Cisjordanie et à El Qods-Est et même un gel de la construction, l'Autorité palestinienne est entrée dans une crise profonde. L'intention de Mahmoud Abbas de ne pas briguer un second mandat en janvier prochain, son éventuelle démission et l'impossible réconciliation entre Hamas et Fatah qui règnent en maitres respectivement à Ghaza et en Cisjordanie, donnent lieu à toutes rumeurs. Les inconditionnels du Fatah expliquent ce geste comme une ruse de Abbas pour faire pression sur les Etats-Unis pour qu'ils persuadent leur allié israélien de geler la colonisation en Cisjordanie occupée. C'est la reconnaissance d'un échec, avancent certains après la dernière sortie de Saëb Erakat : «Le moment de vérité est venu de dire au peuple palestinien que nous ne sommes pas parvenus à une solution à deux Etats israélien et palestinien après 18 ans de négociations». D'autres s'attendent à la dissolution de l'Autorité palestinienne. L'agence Maan, croit savoir que l'Autorité proclamera incessamment le 15 novembre, comme la journée de l'Indépendance palestinienne, «un fait établi pour le monde entier» selon Abbas qui dit mener le «combat pour la reconnaissance de ses frontières». Ces paroles prononcées un «11 novembre» devant des milliers de Palestiniens à Ramallah, et les accusations lancées par des responsables du Fatah contre Salam Fayyad, le Premier ministre, de fomenter un coup d'Etat contre Mahmoud Abbas avec l'aide des Américains, des Européens et de quelques pays arabes, ont un goût amer. Pis, Arafat qui a disparu usé par l'âge et la désillusion de ne pas avoir vu naître l'Etat palestinien auquel il a aspiré, n'a pas eu droit une commémoration à Ghaza. Après son intention d'interdire la tenue des élections générales pourrait provoquer, pour le plus grand plaisir des Israéliens, une scission totale avec la Cisjordanie, Hamas a interdit toute commémoration de la mort d'Arafat dans la bande qu'il contrôle.