La colonisation française de l'Algérie était une "conquête d'occupation destructrice" et "non pas juste un fait colonial", a affirmé mardi à Alger le sociologue Mohamed Tayebi. "La colonisation française de l'Algérie était une conquête d'occupation qui véhiculait un grand projet de destruction et non pas juste un fait colonial", a assuré le sociologue, lors de son intervention au forum d'El-Moudjahid. Organisée par l'association "Machâal Echahid" sur le thème "la torture physique et psychologique durant la guerre de libération nationale", cette conférence à été l'occasion pour M. Tayebi de mettre en avant "l'atrocité" et la "barbarie" qui ont caractérisé la colonisation française de l'Algérie. Le sociologue a estimé, par ailleurs, que ce que les Algériens ont subi durant leur lutte pour l'indépendance "dépasse de loin le cadre de la torture", notant qu'écrire l'histoire contribuerait à "libérer la conscience des Français des crimes perpétrés durant leur présence en Algérie". "Ce qui est important à présent c'est d'écrire cette histoire pour les générations futures françaises pour qu'elles en prennent connaissance de la nature du colonialisme", a-t-il poursuivi. Dans ce cadre, le sociologue a plaidé pour une collecte des documents que détiennent de nombreux acteurs de la révolution "mais qui demeurent inexploités". Pour mieux illustrer l'ampleur de l'atrocité des pratiques coloniales, l'association Machâal Echahid a convié une ancienne moudjahida, originaire de Tiaret pour témoigner de la torture qu'elle avait subie lors de son arrestation par l'armée coloniale française. "On m'a coupé a vif les deux mains sans aucune pitié", a-t-elle témoigné. "Je n'étais pas la seule à subir cela. J'ai vu une autre moudjahida se faire couper avec la même atrocité une jambe. Mais en dépit de la douleur, nous avions un courage inébranlable", s'est remémoré l'octogénaire, honorée symboliquement, lors de cette rencontre, par la direction générale d'El-Moudjahid.