La guerre fait des ravages auprès des enfants, les populations civiles sont de plus en plus visées. Elles sont jetées sur les routes et les chemins. La destruction des foyers, des écoles et des villages fait davantage de victimes chez les enfants que les balles et les bombes. Nombre d'entre eux sont enrôlés de force dans les forces armées et deviennent des enfants soldats. On ne peut aussi occulter ces enfants victimes de violences sexuelles dans les conflits armés. En coordination avec le quotidien El Moudjahid, l'association Machaâl Echahid a célébré, hier, la Journée mondiale de l'enfance en organisant une conférence en l'honneur des enfants palestiniens et sahraouis à laquelle étaient invités l'ambassadeur de l'Etat palestinien et celui de la Rasd. Souhaitant d'emblée tout le bonheur aux enfants du monde entier, Hussein Abdelkhalek fera une rétrospective sur les souffrances endurées depuis 1948 par les Palestiniens et tout particulièrement les enfants des camps qui subissent tous les jours les conséquences, notamment psychologiques, de ce conflit qui les oppose à l'occupant israélien. L'oppression de l'ennemi au quotidien génère de graves problèmes chez nos enfants. Chaque instant est vécu dans un lot de privation de droits et de libertés. Malgré cela, ces enfants nous donnent des leçons de résistance dont on ne peut qu'être fiers. “Les cas de cet enfant mort assassiné dans les bras de sa maman ou encore de ce jeune à peine adolescent mort en affrontant les chars ennemis avec des pierres sont parmi les milliers d'exemples de la vie des enfants palestiniens devant constituer une source d'inspiration à tous les peuples opprimés", dira-t-il. Et d'ajouter : “Pourtant, ces enfants ont le droit de vivre leur enfance et leur jeunesse dans les mêmes conditions que les autres enfants dans le monde." De son côté, l'ambassadeur de la Rasd fera observer que beaucoup d'enfants sahraouis sont morts dans les prisons marocaines alors qu'ils n'avaient pas 15 ans. “Les larmes, le sang, les blessures et tous les maux, résument la vie de l'enfant sahraoui depuis 37 ans", souligne-t-il, avant de rappeler le dernier carnage commis par l'armée marocaine en 2010 dont 17 enfants ont été assassinés. “Où sont les droits de l'enfant tels que prônés par l'Unicef ?", s'interroge l'ambassadeur, et de reprendre : “L'occupation marocaine a volé l'enfance de ces jeunes." L'ambassadeur conclut en notant l'aide apportée par l'Algérie pour rendre un tant soit peu la joie aux enfants sahraouis en mettant à leur disposition les centres de vacances. Des moudjahidine présents à cette conférence se rappellent, pour leur part, les atrocités de l'administration coloniale. Parmi eux, Khadidja Belguembour, moudjahida de la Wilaya II (Nord constantinois), raconte son enfance malheureuse dans la zone interdite. Elle rejoint les rangs de l'ALN alors qu'elle n'a que 14 ans. “Je suis très peinée quand je vois les conditions dans lesquelles vivent les enfants palestiniens. Cela me renvoie aux années de braise lorsque nous étions en guerre contre la France colonialiste. Je ne pardonnerai jamais à l'armée française qui m'a privée de mon enfance", confie la moudjahida. Pour Mohamed Bachir Seddiki, qui compte quatre martyrs dans sa famille, il se dit très peiné, lui aussi, de voir les enfants palestiniens subir des atrocités au quotidien. “Je replonge dans le passé quand j'avais à peine 15 ans. Une enfance faite de jours de guerre, de peine et de douleur." Mahrez Lamari, président du Comité de solidarité algéro-sahraoui, termine par une pointe d'espoir : “Tout peuple qui atteint un stade de sacrifice élevé comme c'est le cas des Palestiniens et des Sahraouis, c'est que la victoire est proche." À noter que, selon les chiffres de l'ONU, le nombre d'enfants victimes de conflits armés durant la dernière décennie est de 250 000 enfants soldats dont un tiers en Afrique. Les mines antipersonnel provoquent la mort de 8 à 10 000 enfants par an. On note que 2 millions d'enfants sont déplacés lors des différents conflits qui font 2 millions de morts. De même que ces conflits occasionnent 6 millions de blessés et 12 millions de sans-abri. On notera, enfin, que les guerres engendrent un million d'orphelins et 10 millions de traumatisés psychologiquement parmi les enfants. A F Nom Adresse email