Les offres d'emplois dans la wilaya d'Ouargla sont "suffisantes", ont relevé lundi à Alger, les responsables de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM), évoquant la "pression" qu'exercent sur eux les demandeurs d'emplois en raison d'une "mauvaise perception" de leur rôle. "La pression induite par les demandes d'emplois à Ouargla a baissé en 2014 grâce aux instructions du Premier ministre incitant à favoriser le recrutement de la main d'œuvre locale. Il existe suffisamment d'offres d'emplois dans la wilaya qui ont atteint plus de 14.000 l'année écoulée avec 10.000 placements", a déclaré à l'APS, le Directeur général de l'ANEM, Mohamed Tahar Chaâlal. Il s'exprimait en marge de la rencontre régionale réunissant les directeurs régionaux de l'emploi, les chefs d'agences de wilaya de l'emploi (AWEM) ainsi que les chefs d'agences locales de l'emploi (ALEM) des wilayas d'Alger, de Blida, de Tizi-Ouzou et d'Ouargla. "Il n'existe pas de problème d'embauche et ce sont les sociétés qui sont habilitées à recruter. Nous subissons d'énormes pressions de la part des demandeurs d'emplois et ce qui est rapporté par les médias est loin d'être la réalité", a indiqué le chef d'agence de l'emploi de la wilaya d'Ouargla, Nouar Bachir. Le responsable de l'ANEM de la wilaya, connue pour sa concentration en sociétés d'hydrocarbures aussi bien nationales qu'étrangères, a évoqué des "pressions au quotidien" allant jusqu'à prendre la forme de "harcèlement" et de "menaces" sur l'intégrité physique exercées sur les différents responsables locaux de l'agence. Il a affirmé, en outre, que les jeunes chômeurs "rechignent" souvent à accepter les offres qui leur sont présentées, définissant "eux-mêmes" les critères d'employabilité, à savoir un "salaire motivant même si les qualifications ne sont pas compatibles". Allant dans ce sens, le chef de l'ALEM de Hassi-Messaoud, Siouad Ahmed, a évoqué, quant à lui, une "mauvaise perception" entretenue par ceux qui sollicitent les emplois car "convaincus" que c'est l'agence qui détient la décision finale d'embauche. "Notre rôle est limité et les offres que nous recevons des entreprises sont définies en fonction des besoins de celles-ci et non pas des nôtres", a-t-il ajouté. Assurant faire face à un afflux "bien en-delà" des capacités de l'antenne locale de l'ANEM, M. Siouad a observé, en outre, que les offres d'embauche proviennent souvent des mêmes entreprises tandis que d'autres ne s'impliquent pas dans la démarche. "Lorsqu'il y avaient des manifestations pour les recrutements à Ouargla, nous étions systématiquement les premiers incriminés alors que nous contribuons à résorber le chômage, dont le solutionnement relève également d'autres institutions", a-t-il déploré. Le chef de l'ALEM de Hadjira dans la même wilaya, Hadj Fouzi Kouidri, est allé, quant à lui, jusqu'à qualifier les demandeurs d'emplois qui rejettent certaines offres de "chômeurs gâtés", estimant que "lorsque l'on est dans le besoin de travail, on ne peut se permettre de faire la fine bouche". "Nous ne sommes que des intermédiaires entre l'entreprise qui emploie et le chômeur qui cherche un poste de travail. Pour les placements, nous procédons selon le numéro d'inscription des candidats au travail", a t-il ajouté, concluant qu'il n'existe pas de "crise" d'emplois dans la wilaya.