Le Fond des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a renforcé son assistance pour les enfants syriens grâce notamment à de la fourniture de vêtements chauds, des couvertures et des systèmes de chauffage, face à des conditions climatiques particulièrement rigoureuses. "Face aux contraintes d'accès et aux conditions météo extrêmes, nous avons décidé d'accélérer notre réponse hivernale afin de pouvoir aider autant d'enfants que possible", a déclaré mardi Maria Calivis, la directrice régionale de l'UNICEF pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. "Les contributions de nos différents partenaires -locaux et gouvernementaux- ont été essentielles pour réussir ces interventions dans des conditions aussi difficiles", a-t-elle estimé. Alors que le conflit en Syrie approche de sa 4e année, l'UNICEF estime qu'au moins 7 millions d'enfants déplacés et réfugiés ont besoin d'une aide d'urgence. "Beaucoup continuent à vivre dans des bâtiments en construction et des abris non adaptés qui les exposent aux températures négatives, à la neige et aux vents glaciaux", selon l'Unicef, soulignant que "plus de 900 000 enfants syriens en Irak, au Liban, en Jordanie, en Turquie et en Syrie en bénéficient. L'hiver glaciale ne connait pas de frontières". "Bien que cette aide soit importante, elle est dérisoire en comparaison du nombre d'enfants et de familles dont les vies sont dévastées chaque jour par ce terrible conflit qui s'éternise", a rappelé Maria Calivis. "Nous appelons à la générosité de nos donateurs et de ceux qui nous soutiennent partout dans le monde pour nous permettre de continuer à travailler. Pour continuer à leur fournir des kits d'hiver, nous avons besoin de toute urgence de fonds supplémentaires". L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que plus d'une dizaine de personnes sont mortes de froid en Syrie en près d'une semaine en raison de la tempête de neige qui s'est abattue sur le Moyen-Orient. Un dernier bilan établi dimanche dernier par l'OSDH faisait état de quatre personnes mortes de froid en 24 heures, dont un bébé de deux jours et deux fillettes, dans le quartier de Firdous, à Alep. Et lundi, sept personnes, dont la sœur jumelle du bébé de deux jours à Alep (nord) et trois garçons près de Damas, dans l'est et dans le sud de la Syrie ont péri d'hypothermie, d'après l'ONG. Dans certaines régions syriennes, les températures sont descendues en dessous de zéro la nuit, alors que des centaines de milliers de personnes, chassées de chez elles par les combats, vivent dans des conditions difficiles, à peine abritées des intempéries. Des centaines de milliers de personnes, déplacées par les combats dans des zones tenues par les rebelles, vivent dans des conditions difficiles manquant d'abris, mais aussi de nourriture ou d'équipements médicaux. A Yarmouk, un camp de réfugiés palestiniens dans le sud de Damas, un homme est mort "des terribles conditions de vie et du manque de médicaments et de traitements", selon l'OSDH. Le conflit syrien, qui entamera le 15 mars sa cinquième année, avait commencé en 2011 par des manifestations pacifiques, avant que le pays ne s'enfonce dans une guerre dévastatrice qui a vu la montée en puissance de groupes armés comme Al-Nosra ou l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech). Les violences ont fait plus de 200.000 morts en près de quatre ans, dont plus de 76.000 en 2014, année la plus meurtrière du conflit, selon des données de l'OSDH.