Un groupe parlementaire appelé ‘‘Intergroupe Paix au Sahara occidental'‘, composé de 119 eurodéputés représentatifs d'un large éventail de courants et de formations politiques, a été installé mardi au Parlement européen à Bruxelles. L'installation s'est découlée en présence du ministre sahraoui chargé des relations avec l'Europe, Mohamed Sidati, du Président de la Conférence européenne pour la coordination du soutien et de la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, ainsi que des Organisations non gouvernementales (ONG) locales et internationales. Cette alliance d'eurodéputés disposera d'une structure permanente au sein du Parlement européen et sera présente dans l'hémicycle à travers des activités diverses telles que la publication de rapports, de communications ainsi que la réalisation de missions d'information. Le président de l'EUCOCO et les eurodéputés présents à la réunion constitutive de l'Intergroupe, se sont félicités de son installation ‘‘en dépit des obstacles et manœuvres du Maroc et de ses relais au Parlement dans le vain espoir de torpiller'‘ toute initiative allant dans le sens de l'affirmation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Dans leurs témoignages, les participants ont estimé que cette consécration sonne comme un ‘‘cuisant échec'‘ pour la diplomatie marocaine et un ‘‘désaveu cinglant pour sa stratégie visant à étouffer toute forme d'expression de soutien à la cause du peuple sahraoui et à sa quête patiente et persévérante pour l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination'‘. Ils ont, à cet égard, dénoncé le ‘‘discours trompeur de certains eurodéputés, à leur tête le socialiste français, Gilles Pargneaux'‘. Ce dernier avait introduit des ‘‘amendements fantaisistes'‘ dans le cadre du projet de rapport du Parlement sur le rapport annuel 2013 de la Haute représentante de l'Union européenne (UE) portant sur la Politique étrangère et la sécurité commune (PESC). Le socialiste français ‘‘entendait arracher le soutien du Parlement européen au plan d'autonomie marocain'‘. Ces amendements ont été rejetés par la Commission des Affaires étrangères. Les membres de l'Intergroupe ont unanimement condamné la ‘‘démarche provocatrice'‘ du Maroc à travers son initiative de tenir une session du Forum Crans Montana dans la ville occupée de Dakhla. Ils ont affirmé que cette tentative était ‘‘contraire à la légalité internationale et visait à avaliser le fait accompli colonial sur un territoire sur lequel la souveraineté du Maroc n'est reconnue par aucun Etat dans le monde'‘. Les membres de l'Intergroupe ont également condamné les ‘‘manœuvres du Maroc qui tente de donner du combat libérateur du peuple sahraoui une image caricaturale et grossière, en décalage avec la justesse de sa cause'‘. Ils ont pointé du doigt sa ‘‘politique prédatrice d'exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental au mépris du droit international'‘. Enfin, les eurodéputés ont dénoncé les ‘‘manipulations grossières'‘ exercées par le lobbying marocain au Parlement européen en vue de discréditer les réfugiés sahraouis et de les priver de l'aide humanitaire de l'UE. M. Galand a confirmé, à cette occasion, qu'il s'est rendu à plusieurs reprises dans les camps de Tindouf, et qu'il maintient des contacts réguliers dans ce cadre. Il a affirmé que l'aide humanitaire est bien organisée dans ces camps et que les réfugiés interrogés ont exprimé leur satisfaction sur la distribution de cette aide.