Les élèves ont été vivement exhortés à se prendre en charge et le ministère de l'Education a décidé d'aller de l'avant dans le déroulement de l'année scolaire en dépit du maintien du mot d'orde de grève d'un syndicat, qui entamera à partir de mardi son deuxième mois de débrayage. Tous les syndicats de l'éducation nationale ont, en effet, mis fin au mouvement de grève déclenché le 16 février dernier à l'exception du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) qui l'a reconduit, suscitant une grande préoccupation auprès des élèves et de leurs parents, à l'approche notamment des examens de fin d'année. Face au climat généré par ce mouvement de grève qui influe sur la motivation des élèves et aboutit au décrochage scolaire, a souligné la ministre, les élèves n'avaient aucune responsabilité dans cette situation qu'ils n'avaient pas choisie, mais qu'au contraire ils la subissaient de plein fouet. Dans ce sens, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a appelé samedi, lors d'une conférence de presse, les élèves à mettre à profit "les moments libres" pour réviser, s'entraîner et mieux se préparer aux examens. Pour remédier à cette situation, Mme Benghebrit a appelé à l'engagement constant et durable des parents d'élèves pour sortir de cette impasse et ainsi garantir un avenir meilleur et radieux pour les chérubins. Mme Benghebrit a exhorté les parents à être des "partenaires importants pour la stabilité, l'amélioration des conditions d'enseignement et l'accompagnement des élèves dans ces moments de stress, les rassurer, les conforter, les encourager à travailler, à s'adapter à la situation actuelle et à ne pas perdre confiance en nous", a-t-elle insisté. Ainsi, la ministre de l'Education a estimé que l'avenir de l'école algérienne était en "danger" en raison des grèves répétées des syndicats du secteur depuis plus d'une dizaine d'années, qualifiant de "structurels" ces mouvements de grève d'autant plus que la situation que le pays traverse exige de la "solidarité, de l'engagement et le sens de la mesure". S'agissant des mesures prises par son département ministériel face à ce débrayage, la ministre de l'Education nationale, a affirmé que secteur avait pris une série de mesures opérationnelles en donnant des instructions aux responsables des wilayas pour mettre à la disposition des élèves plusieurs dispositifs de soutien et d'accompagnement afin que l'intérêt de l'élève soit préservé. Il est question de cours télévisuels (mardi 19h30 à 20h30 et samedi 8h30 à 9h30 et 19h10 à 20h00), de la mise à la disposition des élèves des cours scénarisés de l'ONEFD pour tous les élèves de terminal sur CD, avec accès à la plate-forme de l'ONEFD pour les évaluations et d'autres ressources, blog d'enseignement. Il s'agit également de la mobilisation de toutes les ressources humaines (retraités, parents d'élève, étudiants en fin de cycle, les professeurs de l'ENS, ANEM...) ainsi que toutes les ressources financières pour accompagner ce processus. Mme Benghebrit a démenti, dans ce sillage, les rumeurs faisant état notamment du report de l'examen blanc du baccalauréat, soulignant qu'elles tendaient à susciter la panique et à perturber les élèves. Fidèle à sa feuille de route, Mme Benghebrit demeure attachée à l'urgence de mettre en place la charte d'éthique et de stabilité, préalable permettant de créer un consensus pour l'instauration d'un climat favorable à la réalisation des objectifs éducatifs pour une école meilleure et de qualité pour nos enfants. Evoquant à juste titre la grève du CNAPESTE, Nouria Benghebrit a affirmé qu'elle était "illégale" assurant que le syndicat y recourait de manière "abusive". Ainsi, ce débrayage n'avait pas de sens d'autant que les 14 revendications soulevées par le CNAPESTE "ont été prises en charge par le ministère", a relevé la ministre, soulignant que certains points dépassaient les prérogatives de la tutelle et les lois en vigueur telle la promotion systématique. Mme Benghebrit a affirmé, à ce propos, que la revendication relative à la promotion systématique est "contraire aux dispositions de l'ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut particulier de la fonction publique". La ministre a vivement salué à cette occasion l'esprit de responsabilité et la sagesse de la coordination syndicale en dépit de la similitude de ses revendications et celles du CNAPEST, soulignant que la coordination syndicale a préféré placer l'intérêt de l'élève au dessus de toute considération et de poursuivre le dialogue avec la tutelle.