Le traité de non prolifération des armes nucléaires (TNP) de 1968 a réussi à prévenir la prolifération mais non le désarmement nucléaire, a regretté mercredi à Alger l'ambassadeur Abdellah Baali. Intervenant au nom du ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra au séminaire préparant la conférence de New York d'examen 2015 du TNP, M. Baali a estimé que ce dernier a réussi "dans une très large mesure" à prévenir la prolifération nucléaire, en revanche, il s'est avéré "moins efficace" concernant le désarmement nucléaire. Il a indiqué que "près de 50 ans après, nous sommes encore très loin du désarmement général et complet, attendu" même si, a-t-il dit, l'agence internationale de l'énergie atomique "s'acquitte de son rôle de vérification des obligations de non prolifération des Etats membres". M. Baali a encore relevé qu'"alors que les préoccupations en matière de non prolifération sont aujourd'hui considérées comme un objectif commun partagé, le désarmement, l'autre pilier important du traité est lui l'objet de frustration croissante nourrie par la lenteur et l'insuffisance des progrès réalisés notamment au regard des engagements pris au titre des 13 mesures adoptées par la conférence d'examen de l'an 2000". Il s'est par contre, félicité des "négociations internationales intenses" qui ont permis l'adoption d'instruments à même de renforcer la non prolifération et préserver les droits aux utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire. "La vaste majorité des Etats membres ont adhéré à l'arsenal de mesures développé pour le renforcement du régime global de sûreté et de sécurité nucléaire afin de prévenir la prolifération nucléaire", souligné à M. Baali. L'ambassadeur a néanmoins estimé que "le régime TNP peine à impulser la dynamique voulue au désarmement nucléaire". L'article 6 du traité en question enjoint les Etats membres d'oeuvrer à l'élimination des armes nucléaires, de poursuivre les efforts pour l'universalisation du TNP, et de fournir des garanties crédibles sur le non recours ou la menace de recours aux armes nucléaires contre les Etats non nucléaires. Par ailleurs, M. Baali a relevé le retard de ce qu'il a appelé "le sursaut attendu de la part des 8 Etats restants listés dans l'annexe 2 du Traité d'Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN) devant permettre l'entrée en vigueur de cet instrument important de l'architecture de désarmement et de non prolifération qui figure en tête des 13 mesures issues de la conférence d'examen 2000". D'autre part, l'ambassadeur a souligné que la conférence de révision de New York se tient dans un contexte politique international "particulièrement difficile marqué par des tensions et des défis multiples". "Il nous faudra de toute évidence travailler ensemble à New York pour surmonter toutes ces difficultés et faire avancer notre agenda commun, en procédant à une évaluation lucide et rigoureuse de la mise en £uvre du plan d'action adopté lors de la dernière conférence de révision", a-t-il précisé. La conférence de révision que présidera l'Algérie entre le 27 avril au 22 mai à New York sera "l'occasion pour les Etats parties de se projeter dans l'avenir en vue de dégager les perspectives qui cimenteront l'autorité et la durabilité du TNP en prévision de la conférence 2020", a indiqué M. Baali. L'ambassadeur a conclu que c'était avec "un sens des responsabilités aigu que l'Algérie a accepté de s'investir dans la présidence de la 9ème Conférence d'examen, consciente que la responsabilité partagée qui incombe aux Etats parties au traité est le meilleur garant d'une coopération de bonne foi entre les Etats nucléaires et les Etats non nucléaires pour convenir ensemble de la vision qui nous conduira à faire progresser les objectifs intrinsèquement liés du traité garant d'une sécurité non diminuée pour tous". 19 pays et plusieurs organisations régionales et internationales prennent part au séminaire international de deux jours, préparant la Conférence d'examen 2015 du TNP des armes nucléaires.